Édouard Louis : Combats et métamorphoses d’une femme (Éditions du Seuil, 2021)

Édouard Louis
Combats et métamorphoses d’une femme
Éditions du Seuil, 2021

« Une métamorphose en entraîne d’autres »
‘one metamorphosis leads to another’



Comme l’indique son titre, tout se termine bien dans Combats et métamorphoses d’une femme.  Et ce n’est pas un spoiler de le faire savoir, au contraire.  C’est même cet espoir, le fil conducteur, qui m’a portée jusqu’au ‘happy ending’ de ce récit.

Édouard Louis raconte comment il a d’abord – pendant son enfance et son adolescence – rejeté sa mère, avant de devenir, à l’âge adulte, son défenseur, sa porte-parole – d’où ce livre sur elle : une personne qui a vécu « une double domination – à la fois une domination en tant que femme et une domination en tant que femme des classes populaires » (Édouard Louis, France Culture).  J’ajouterais à cela que c’est aussi l’histoire d’une femme affectée par l’alcoolisme de son mari.   

L’honnêteté de l’auteur de cette auto-fiction m’a par moments fait penser au roman graphique Persepolis de Marjane Satrapi.  Le fait que le déclencheur du récit soit une image, une photo selfie de sa mère, m’a rappelé Les années d’Annie Ernaux.  On pourrait, d’ailleurs, appeler cela de la « non-fiction narrative », par son style (les répétitions : « quand elle » « quand elle » et « on m’a dit que la littérature»  « on m’a dit » etc).  J’ai trouvé émouvantes la scène qui se passe au cirque et celle où apparaît Catherine Deneuve:  « des fragments de tendresse ». 

 

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As its title suggests, Struggles and Metamorphoses of a Woman ends well.  And it’s not a spoiler to let it be known, quite the opposite.  It was this hope, this throughline, that carried me to the narrative’s happy ending.

Édouard Louis tells how at first he rejected his mother – during his childhood and adolescence – before becoming, as an adult, her defender and spokesperson – hence this book: about a person who has experienced ‘domination twice over – both as a woman and as a working-class woman’ (Édouard Louis, France Culture).  I’d add here that it is also the story of a woman affected by her husband’s alcoholism.   

The honesty of this author’s auto-fiction at times made me think of the graphic novel Persepolis by Marjane Satrapi.  The fact that the trigger of this memoir is a photo, a selfie by his mother, reminded me of The Years by Annie Ernaux.  You could, of course, call it creative non-fiction because of the writing style (the repetitions : ‘when she’ ‘when she’ and ‘I was told that literature is’, ‘I was told’ etc).  I found the Catherine Deneuve cigarette moment very touching: ‘fragments of tenderness’.       

 

Now available in English: 

A Woman’s Battles and Transformations  (Harvill Secker, 2022) Édouard Louis (Author), Tash Awr (Translator)
A Woman’s Battles and Transformations is also available from Farrar Straus Giroux

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If you are affected by a relative’s alcoholism : Al-Anon

Si vous êtes affecté/e par l’alcoolisme d’un proche : Al-Anon
(‘Les membres Al-Anon sont des personnes qui ont été affectées par la consommation d’alcool d’une autre personne.’)

 

Un an auprès des Alcooliques Anonymes
Le mouvement des Alcooliques Anonymes fête cette année ses 60 ans d’existence en France. A l’occasion de cet anniversaire, Interception vous emmène au coeur de leurs réunions. Témoignages rares, bruts, sans filtre.

 

Pascale Kramer: Une Famille (Flammarion, 2018)

Une famille

Pascale Kramer

Flammarion, 2018

In this novel, Une famille by Pascale Kramer, you hear, exclusively and successively, from family members affected by a relative’s alcoholism.  The primary focus is on a family whose attention revolves around one family member, Romain, the alcoholic – who in this narrative has no voice but is everyone’s obsession.  And it is this particular focus – the clue is in the title: A Family (not: ‘An Alcoholic’) – that, paradoxically, gives the book all its power: you get to hear from people who are powerless over a person who is powerless over alcohol.   This multiple subjective point of view, where each person expresses themselves one after another, and couched in a simple structure – the same night before the birth of a baby girl and following day, as experienced by each family member: the father-in-law, sisters, brother, and mother – is, I feel, perfectly chosen for the book’s theme: the family disease of alcoholism.  Secrets are in this way revealed, as the uncensored thoughts and opinions of each flawed (and traumatised) character are given voice.

If you are affected by someone else’s drinking, see: Al-Anon
(‘Al-Anon Family Groups are for the families & friends of alcoholics who share their experience, strength, & hope in order to solve their common problems.’)

Dans ce roman, Une famille par Pascale Kramer, la parole est donnée exclusivement et successivement aux membres d’une famille affectée par l’alcoolisme de l’un d’entre eux.  Le sujet principal est une famille dont l’attention tourne autour d’un de ses membres : Romain, un trentenaire malade alcoolique – sans voix dans ce récit mais toutefois l’obsession de tous.  Et c’est ce focus particulier dont l’indice est dans le titre (Une famille et non pas Un alcoolique) qui, paradoxalement, donne au livre toute sa force : l’auteur nous donne à entendre les témoignages de gens impuissants devant une personne elle-même impuissante devant l’alcool.  Ce point de vue subjectif, multiple, où chacun s’exprime à tour de rôle, articulé dans une structure simple – la veille de la naissance d’une enfant et le lendemain, tels qu’ils sont vécus par chaque membre de la famille : le beau-père, les sœurs, le frère et la mère – est, me semble-t-il, parfaitement choisi pour le thème principal du livre : la maladie familiale de l’alcoolisme.  Les secrets sont ainsi dévoilés au fur et à mesure que les les non-dits de chaque personnage imparfait (et traumatisé surtout) se font entendre.

Si vous êtes affecté/e par l’alcoolisme d’un proche : Al-Anon
(‘Les membres Al-Anon sont des personnes qui ont été affectées par la consommation d’alcool d’une autre personne.’)

Un an auprès des Alcooliques Anonymes
Le mouvement des Alcooliques Anonymes fête cette année ses 60 ans d’existence en France. A l’occasion de cet anniversaire, Interception vous emmène au coeur de leurs réunions. Témoignages rares, bruts, sans filtre.

Dimanche 18 octobre 2020
par Philippe Bardonnaud , Vanessa Descouraux , Géraldine Hallot

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