Fanta Dramé : Ajar-Paris (Plon, 2022)

Ajar-Paris

Ajar-Paris (Plon, 2022) Fanta Dramé

Préface – Faïza Guène

« Je vais écrire ta vie, papa (…) Je vais raconter ta vie dans un livre. »


Ajar-Paris est si bien construit et rempli de détails saisissants que je n’ai pu m’empêcher de l’imaginer déjà comme un film.  Donc –

Scène 1 : intérieur jour, collège. La narratrice, Fanta Dramé, reçoit un coup de téléphone au collège de banlieue parisienne où elle travaille comme professeur de français. Scène 2 : intérieur, jour, hôpital. La famille autour du lit où gît la grand-mère mourante.  Scène 3 :  Fanta se rend pour la première fois en Mauritanie à Ajar, le village natal de son père et lieu de sépulture de la défunte. Scène 4 : de retour à Paris, Fanta décide d’écrire le parcours d’émigration de celui qui lui avait « transmis, malgré lui, la passion des livres » : son père.  Ainsi commence cette histoire dans l’histoire.

Ajar-Paris est un livre qu’on pourrait qualifier de ‘roman vrai’, puisqu’il s’agit d’une fille qui raconte – avec amour et affection – l’histoire de son père.  Ainsi ce roman siégerait-il aux côtés de Combats et métamorphoses d’une femme, l’autofiction d’Édouard Louis,et du roman autobiographique de Violaine Huisman, Fugitive parce que reine

Ajar-Paris est surtout une histoire intime, riche de moments forts – dont : l’arrivée à Marseille du père quand il cherche de l’aide pour connaître la route vers la gare ; la scène du bureau de vote où la mère de la narratrice répond à une assesseuse paternaliste ; et, vers la fin, l’interaction à la préfecture.

J’attends avec impatience la sortie mondiale au cinéma d’une adaptation d’Ajar-Paris

‘I am going to write about your life, Dad (…) I am going to tell the story of your life in a book.’


Ajar-Paris is so well structured and full of vivid detail that I couldn’t help already seeing it as a film.  So –

Scene 1: interior, day, school. The narrator, Fanta Dramé, receives a phone call at the Parisian middle school where she teaches French. Scene 2 : interior, day, hospital.  The family around the bed where the dying grandmother lies.  Scene 3:  Fanta goes for the first time to Mauritania – to Ajar, a village where her father was born and where her grandmother’s grave will be.  Scene 4: back in Paris, Fanta decides to write the emigrant’s journey of the person who ‘unwittingly, passed on to her his love of books’ : her father.  So begins this story within a story.

Ajar-Paris could be described as a ‘roman vrai’ (a true-story novel), as it is a daughter writing – with love and affection – about her father.  So, this novel would sit alongside Édouard Louis’ autofiction about his mother, A Woman’s Battles and Transformations  (Harvill Secker, 2022, translation by Tash Aw), and Violaine Huisman’s autobiographical novel about her mother, The Book of Mother (Virago Press, translation by Leslie Camhi).  

Ajar-Paris
is above all a personal story that is full of powerful moments – including : the father’s arrival in Marseilles when he is looking for help to find his way to the station; the scene at the voting station when the narrator’s mother replies to a patronising comment from polling officer; and, nearing the end, the exchange at the government offices.

I am so looking forward to a film adaptation of Ajar-Paris that will, I hope, be released at cinemas across the world. 

Ps en musique

Fanta Dramé a mis en épigraphe d’Ajar-Paris quelques vers de la chanson « Les émigrants » (1987) de Charles Aznavour :

Comment crois-tu qu’ils ont tenu?

Ils ont tenu, en étant croyants et têtus

Déterminés pour leurs enfants

À faire un monde différent.