Gilles Paris : Certains cœurs lâchent pour trois fois rien : de l’ombre vers la lumière (Flammarion, 2021)

Certains cœurs lâchent pour trois fois rien :
de l’ombre vers la lumière

(Flammarion, 2021)
Gilles Paris



Written by the author of the bestselling My Life as a Courgette, Gilles Paris, Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail will be of as much interest to writers and people working (like the author) in publishing, as it will be to people who suffer from depression. 

Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail – something a doctor said to Gilles Paris after one of his suicide attempts – is a very honest book about mental health recovery.  It therefore offers hope to those who have suicidal ideation, and insight to those closest to them. 

Gilles Paris tells of the importance of kindness and empathy in the recovery process.  How exercise helped him.  And music and writing and magic.  The last chapiter of Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail is a list of ‘Likes’, including: ‘waffles from Meert’, ‘reading’, ‘the word “kindness”’ – and ‘writing’, ‘writing’ and ‘writing’. 

 



Écrit par l’auteur du bestseller Autobiographie d’une courgette, Gilles Paris, Certains cœurs lâchent pour trois fois rien intéressera autant les écrivain.e.s et les personnes du monde de l’édition que celles et ceux qui souffrent de dépression. 

Certains cœurs lâchent pour trois fois rien – quelque chose qu’un médecin a dit à Gilles Paris après une de ses tentatives de suicide – est un livre très honnête sur le rétablissement de la santé mentale.  Il offre donc de l’espoir aux personnes ayant des idées suicidaires et des éclaircissements à leurs proches.

Dans ce livre, Gilles Paris parle de l’importance de la bienveillance et de l’empathie dans le chemin vers le rétablissement.  Et des bénéfices de l’exercice.   Et de la musique et de l’écriture et de la magie.  Le dernier chapitre de Certains cœurs lâchent pour trois fois rien est une liste de “j’aime”, dont: « les gaufres de chez Meert », « lire », « le mot ‘bienveillant’ » – et « écrire », « écrire » et «écrire ».

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Watch a trailer of the film My Life as a Courgette (2016)

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Regardez :  Rencontre avec Gilles Paris – Un endroit où aller

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      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -1 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -2 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -3 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 4 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 5 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 6 - Reader : Mia Farlane

 

Carole Fives : Térébenthine (Gallimard, 2020)

Térébenthine (Gallimard, 2020)
Carole Fives 

 

“You might have made a few successful paintings, out of pure luck, but that will perhaps never happen again.  Nothing’s certain.  Every time you start afresh.”

 

Térébenthine (Turpentine – what a clever title) is about three art students, Luc, Lucie and ‘you’, who specialise in painting (an art form that became unfashionable in France in the late 1990s) and the reason for the trio’s nickname: ‘Turpentine’. 

The trigger for this novel, Carole Fives’s fifth book, was the suicide in 2017 of a Fine Arts teacher.  But as Fives wrote Térébenthine the novel’s focus became more centred on the three students, and on what it is to be a Beaux-Arts student.
 
One of the novel’s themes is the issue of ‘invisibilisation’ and the importance of seeing oneself represented in the university curriculum.  In one (highly filmic) scene, Lucie and ‘you’ give a lecture that challenges the lack of role models for women in the university curriculum.  

Another theme is that of finding one’s vocation – ‘you’ will eventually realise that painting is perhaps not her path.  

Térébenthine would appeal to any artist, be they a painter, sculptor, musician, or writer – anyone following, or wanting to follow, their dream in fact.

 

 

« Tu as pu réussir quelques toiles, un coup de chance, mais ça ne se reproduira peut-être jamais.  Rien n’est gagné.  Tout se rejoue à chaque fois. »

 

Dans Térébenthine (quel titre malin), il s’agit de trois étudiants aux Beaux-Arts de Lille – Luc, Lucie et ‘toi’ – dont la filière choisie est la peinture, une forme d’art devenue démodée en France vers la fin des années ‘90.  D’où le surnom qu’on leur donne : « Térébenthine ». 

L’un des déclencheurs pour ce roman de Carole Fives, son cinquième, était au départ le suicide en 2017 d’un professeur d’art plastique des Beaux-Arts.  Mais au fur et à mesure de l’écriture le focus du livre est devenu plus centré sur les trois étudiants, et sur la vie d’étudiant.e aux Beaux-Arts.
 
L’un des thèmes du roman est la question de l’invisibilisation, et l’importance de se voir représenté.e dans le cursus universitaire.  Dans une scène (très cinématographique), Lucie et ‘toi’ donnent un cours sur les artistes femmes, véritable pied-de-nez face à leur absence dans la formation. 

Un autre thème abordé est celui de la recherche de sa vocation – le personnage désigné comme ‘toi’ se rendra enfin compte que la peinture n’est peut-être pas son vrai destin.  

À part les futur.e.s ou ex étudiant.e.s, Térébenthine intéressera surtout, je crois, les artistes, qu’ils ou elles soient peintres, sculpteur.ice.s, musicien.ne.s ou écrivain.e.s  – toute personne qui suit, ou qui cherche à suivre, son rêve, en fait.

 

      Térébenthine de Carole Fives 1 - Reader : Mia Farlane
      Térébenthine de Carole Fives 2 - Reader : Mia Farlane
      Térébenthine de Carole Fives 3 - Reader : Mia Farlane
      Térébenthine de Carole Fives 4 - Reader : Mia Farlane
      Térébenthine de Carole Fives 5 - Reader : Mia Farlane

Daniel Pennac : La loi du rêveur (Gallimard, 2019)

La loi du rêveur
Gallimard, 2019
de Daniel Pennac
176 pages

À partir d’un rêve fait pendant un coma et de conversations réelles (ou peut-être bien imaginaires), Daniel Pennac raconte – en mentant pour mieux parler vrai – ses débuts d’écrivain.  Ainsi, il nous livre un conte à la fois féerique et réaliste – avec, puisque c’est plus fort que lui (on y discerne l’auteur généreux de Chagrin d’école et de Comme un roman) des pépites de conseil pratique, tel que : comment aider, par une astuce ludique (que je ne dévoilerai pas ici), des élèves qui ne veulent ou ne peuvent écrire à devenir accros de l’écriture au point de les imaginer devenir de futurs écrivains – c’est-à-dire, comme Pennac, d’enthousiastes menteurs. Dans La loi du rêveur, les rêves et la réalité se mêlent et se confondent en l’imagination [de Pennac], qui « ne doit aucune fidélité aux rêves » (La loi du rêveur). Pennac dit « j’aime admirer. C’est chez moi une autre façon de lire. ». Un livre magique. 

Taken from dreams he had during a coma, and from real (or perhaps imagined) conversations, Daniel Pennac tells the story – lying, in order to be more truthful – of how he became a writer.  So he presents us with a tale that is both fantastical and realistic – with, since he can’t help himself (I can see here the author of School Blues and The Rights of the Reader, translated by Sarah Ardizzone) little gems of practical advice, such as: how do you get students who can’t or won’t write to become addicted to writing, so much so that you could imagine them becoming writers one day – that is to say, like Pennac, enthusiastic liars.  In The Law of the Dreamer, dreams and reality mix and melt in [Pennac’s] ‘imagination, which doesn’t have to be faithful to dreams’ (La loi du rêveur). Pennac says: ‘I like to admire.  It’s my way of reading.’  A magical book.    

Chagrin d’école (Gallimard, 2007) de Daniel Pennac:
School Blues (MACLEHOSE PRESS, 2010), translated by Sarah Ardizzone.

Comme un roman (Gallimard, 1992) de Daniel Pennac:
Reads Like a Novel
(Quartet Books, 1994), translated by Daniel Gunn
The Rights of the Reader (Candlewick Press, 2008 / Penguin Random House, 2015), translated by Sarah Ardizzone

Chloé Delaume : S’écrire : mode d’emploi (Éditions publie.net, 2008)

S’écrire : mode d’emploi
Chloé Delaume
Éditions publie.net, 2008, 22 pages

In S’écrire : mode d’emploi (Writing Oneself : a user guide), a little book of only 22 pages, Chloé Delaume shares some writing techniques – or rather her writing experiences.  Because S’écrire is not, despite its subtitle mode d’emploi, a ‘how to’ guide on writing.  It is far more magical than that.  My name is Chloé Delaume, the author concludes on the last page, I am a fictional character.  I have no user guide about writing oneself, only a few little pointers I have just laid out here.  This has merely been an experience told.  Thank you all for listening.   And here – in two sentences from S’écrire – is the core ‘how to’ of this ‘experience’: It is no longer a case of using lived material, but of purposefully making the material come about.  Injecting fiction into the course of life, in order to change life so that writing becomes, in a concrete way, something that produces fiction in real life.  Rephrased: Delaume sets about provoking situations in real life, in order to create an event that is in itself a work of art both as it happens, and on paper once written.  Inspiring writing, inspiring writing.

Dans S’écrire : mode d’emploi (Writing oneself : a user guide), un petit livre de 22 pages, Chloé Delaume partage quelques techniques d’écriture – ou plutôt ses expériences d’écriture.  En effet,  S’écrire n’est pas, malgré son sous-titre mode d’emploi, un guide d’écriture.  C’est de loin plus magique.  Je m’appelle Chloé Delaume, conclut l’autrice à la dernière page, je suis un personnage de fiction.  De l’écriture de soi, je n’ai pas de mode d’emploi, juste quelques petites pistes que je viens d’exposer.  Ce n’était qu’un témoignage.  Je vous remercie tous de m’avoir écouté.  Et voici, en deux phrases tirées de S’écrire, la procédure à suivre pour parvenir à cette ‘expérience’ :Il ne s’agit plus d’utiliser des matériaux vécus, mais de les provoquer.  Injecter de la fiction dans le cours de la vie, pour modifier celle-ci et faire que l’écriture devienne concrètement un générateur de la fiction dans le réel.  En d’autres mots: Delaume cherche à provoquer des expériences, pour en créer du vécu qui est aussi bien une œuvre d’art en soi et sur papier une fois écrit.  De l’écriture inspirante, qui inspire à écrire.

Nathalie Heirani Salmon-Hudry : Je suis née morte (Au vent des Iles, 2012)

Je suis née morte
Nathalie Heirani Salmon-Hudry
Au vent des Iles, Collection Littérature du Pacique, 2012
152 pages


Vi Nimö literary prize in New Caledonia in 2015


Nathalie Heirani Salmon Hudry dit (dans un TED Talk) qu’écrivant Je suis née morte  elle voulait ‘écrire vrai’ : et quel cadeau pour le lecteur / la lectrice.  Ce livre, écrit à l’aide d’un « pointeur frontal » par une écrivaine tahitienne dans sa vingtaine, raconte la vie d’une personne souffrant d’une paralysie cérébrale, à la suite – dans son cas – d’une erreur médicale à la naissance. L’auteure  raconte ses luttes et ses succès; comment elle surmonte ou non certains obstacles;  la gratitude qu’elle ressent – pour l’aide pratique et l’amour – envers sa mère, sa marraine, ses professeurs, ainsi que d’autres personnes. Ce livre raconte la compréhension unique, les rires et l’amitié, qui peuvent exister entre personnes handicapées.  Il parle aussi de la dépression et du désespoir – qui peuvent toucher tout groupe et âge – et le rétablissement qui peut venir lorsqu’on sait qu’on n’est pas seul à souffrir d’un tel désespoir.  Quelle chance que j’ai d’avoir découvert cette auteure.  J’ai comme ce sentiment présomptueux qu’on peut avoir parfois, en tant que lecteur, de m’être fait une nouvelle amie.  

Je suis née morte, se réaliser par l’écriture | Nathalie Salmon-Hudry | TEDxPapeete



Nathalie Heirani Salmon Hudry says (in a TEDtalk, with subtitles in French) that, in writing Je suis née morte (I Was Still-Born) she wanted to: ‘écrire vrai’; which I’d translate as ‘to be real in [her] writing’.  And what a gift to the reader that is.  This book, written with a head-pointer, by a Tahitian woman in her twenties, is about life as a person with Cerebral Palsy as the result (in this case) of a medical error at birth.  It is about Salmon Hudry’s struggles and successes; overcoming and not always overcoming barriers; about gratitude, for practical help and love, to her mother, godmother, teachers and others; it is about the particular understanding, laughter and friendship, that is possible between people with disabilities.  It is, also, about depression and despair – a condition that cuts across all groups and ages – and the recovery that can come from knowing you aren’t alone in your despair.  How lucky I am to have discovered this writer.  I have that presumptuous feeling readers can sometimes have – almost as if I have found a new friend.

Anise Koltz PRESSÉE DE VIVRE suivi de APRÈS

Anise Koltz
PRESSÉE DE VIVRE suivi de APRÈS
Arfuyen, 2018
176 pages

Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier 2018 pour l’ensemble de son œuvre

The title of this two-in-one collection, Pressée de vivre suivi de Après (Eager to Live followed by Afterwards), is worth stopping to note – ‘mindfully’ – before opening this book; as it tells you a lot about the strong intelligence and sober humour of this Luxembourg writer, Anise Koltz, who in May of this year was awarded the Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier for a lifetime achievement in poetry. I was privileged to hear Anise Koltz read from her parallel text (translated by Anne-Marie Glasheen), At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009), at a Poetry Parnassus event at London’s Southbank Centre in 2012; and I remember her saying (I’m rephrasing here) that it is ‘what comes next’ that is the natural focus of her writerly attention these days (these years, we could say – she is now ninety). Pressée de vivre suivi de Après gives dignity to old age; it de-pathologizes the fact of ageing; quietly countering the ageist viewpoint, which, like mono-culturalism, assumes it speaks for everyone. But this book, written from ‘la zone provisoire’ (‘from the provisional zone’ p.35), is anything but a manifesto; each page is a meditation on time, life, another life (death), past, present, future, fate, destiny, writing, dreams, truth, lies, shadows. This writing ‘d’un autre monde’ (‘from another world’ page 173) is made up of mystery and questions without answers. How refreshing.

Ps : To read Anise Koltz in English, see: At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009)

Le titre de ce double recueil de poésie, Pressée de vivre suivi de Après, mérite qu’on s’y attarde un temps – pleinement, j’ai envie de dire – avant d’entamer la lecture de cet ouvrage; car il en dit long sur l’intelligence profonde et l’humour sobre de cette poète luxembourgeoise, Anise Koltz, lauréate en mai dernier du Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier pour l’ensemble de son œuvre. J’ai eu l’énorme privilège d’entendre Anise Koltz lire des extraits de sa collection bilingue (traduite par Anne-Marie Glasheen), At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009), lors du Poetry Parnassus organisé au Southbank Centre à Londres en 2012 ; et je me souviens d’elle disant (je la paraphrase) que ce qui retenait son attention de poète ces jours-ci (ces années-ci, pourrions-nous dire – elle a maintenant quatre-vingt-dix ans), c’est l’après, c’est ce qui arrive après. Pressée de vivre suivi de Après rend hommage à la vieillesse ; il dé-pathologise le fait de vieillir ; et s’inscrit contre le point de vue agiste qui, comme le mono-culturalisme, croit rendre compte de la vie entière. Mais ce livre est tout sauf un manifeste ; chaque page est une méditation sur le temps, sur la vie, sur une autre vie (la mort), sur le futur, le destin, sur l’écriture, les rêves, la vérité et les mensonges, sur l’ombre aussi. Cette écriture venue ‘d’un autre monde’ (page 173) est faite de mystère et de questions sans réponses. Rafraîchissant.

Ps : Regarder ici Anise Koltz lisant les premiers vers de son poème ‘Prologue’ (page 60, At the Edge of Night / Au bord de la nuit, Arc, 2009) lors du Poetry Parnassus en 2012.

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On not writing and writing

‘Ce sentiment de culpabilité que vous traînez depuis trois jours, pour n’avoir pas écrit une seule ligne sera l’étincelle qui fera repartir la machine.’

‘This feeling of guilt that you’ve been dragging around for three days, for not having written a single line, will be the spark that will get you writing again.’

Journal d’un écrivain en pyjama (Grasset, 2013) by Dany Laferrière – page 89

I like this line about not writing – and writing.