Delphine de Vigan : Les gratitudes (Éditions JC Lattès / Le Masque, 2019)

Les gratitudes

Delphine de Vigan

Éditions JC Lattès / Le Masque, 2019

176 pages

 


Les gratitudes 
est un livre court et simple sur la gratitude en action.  Michka est en début d’aphasie de Wernicke appelé aussi aphasie réceptive, un trouble dont un des symptômes est qu’on mélange les mots un peu similaires – deux exemples : ‘d’accord’ devient ‘d’abord’ et merci devient ‘merdi’.  Michka doit aller vivre dans un Ehpad, où elle est suivie par un orthophoniste gentil et respectueux, Jérôme, et reçoit des visites d’une jeune amie, Marie.  Les gratitudes est un roman triste et plein d’espoir sur la bonté humaine, sur les réalités du vieillissement et sur le besoin humain d’exprimer sa gratitude.  J’ai beaucoup aimé ce livre pour son style sans fioriture et pour son mélange de douleur et de compassion digne de l’im/perfection de l’art Kintsugi.
Merci à Nathalie Denizot de m’avoir envoyé ce livre.

Delphine de Vigan :
« Vieillir, c’est apprendre à perdre »
France Inter
Published on 11 Mar 2019
 

Les gratitudes is a short, simple book about gratitude in action.  Michka has Wernicke’s aphasia – or ‘receptive aphasia’, a condition where, among other symptoms, you mix up words that sound the same: for example, ‘okay’ becomes ‘obey’.  She has to move into an old people’s home, where she has speech therapy from kind, respectful Jérôme, and is visited by a grateful young friend, Marie.  Les gratitudes is a sad, hopeful novel about human goodness, the realities of ageing and the human need to express one’s gratitude.  I loved this book for its unadorned style and its fusion of pain and compassion that is nigh-on Kintsugi-/im/perfect.
Thank you to Nathalie Denizot for sending me this book.

Now available in English: 

Gratitude (Bloomsbury, 2021) Delphine de Vigan  (Author), George Miller (Translator)


Delphine de Vigan Interview
The Dangerousness of Writing

(Louisiana Channel – published on 27 Dec 2018)

Anise Koltz PRESSÉE DE VIVRE suivi de APRÈS

Anise Koltz
PRESSÉE DE VIVRE suivi de APRÈS
Arfuyen, 2018
176 pages

Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier 2018 pour l’ensemble de son œuvre

The title of this two-in-one collection, Pressée de vivre suivi de Après (Eager to Live followed by Afterwards), is worth stopping to note – ‘mindfully’ – before opening this book; as it tells you a lot about the strong intelligence and sober humour of this Luxembourg writer, Anise Koltz, who in May of this year was awarded the Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier for a lifetime achievement in poetry. I was privileged to hear Anise Koltz read from her parallel text (translated by Anne-Marie Glasheen), At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009), at a Poetry Parnassus event at London’s Southbank Centre in 2012; and I remember her saying (I’m rephrasing here) that it is ‘what comes next’ that is the natural focus of her writerly attention these days (these years, we could say – she is now ninety). Pressée de vivre suivi de Après gives dignity to old age; it de-pathologizes the fact of ageing; quietly countering the ageist viewpoint, which, like mono-culturalism, assumes it speaks for everyone. But this book, written from ‘la zone provisoire’ (‘from the provisional zone’ p.35), is anything but a manifesto; each page is a meditation on time, life, another life (death), past, present, future, fate, destiny, writing, dreams, truth, lies, shadows. This writing ‘d’un autre monde’ (‘from another world’ page 173) is made up of mystery and questions without answers. How refreshing.

Ps : To read Anise Koltz in English, see: At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009)

Le titre de ce double recueil de poésie, Pressée de vivre suivi de Après, mérite qu’on s’y attarde un temps – pleinement, j’ai envie de dire – avant d’entamer la lecture de cet ouvrage; car il en dit long sur l’intelligence profonde et l’humour sobre de cette poète luxembourgeoise, Anise Koltz, lauréate en mai dernier du Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier pour l’ensemble de son œuvre. J’ai eu l’énorme privilège d’entendre Anise Koltz lire des extraits de sa collection bilingue (traduite par Anne-Marie Glasheen), At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009), lors du Poetry Parnassus organisé au Southbank Centre à Londres en 2012 ; et je me souviens d’elle disant (je la paraphrase) que ce qui retenait son attention de poète ces jours-ci (ces années-ci, pourrions-nous dire – elle a maintenant quatre-vingt-dix ans), c’est l’après, c’est ce qui arrive après. Pressée de vivre suivi de Après rend hommage à la vieillesse ; il dé-pathologise le fait de vieillir ; et s’inscrit contre le point de vue agiste qui, comme le mono-culturalisme, croit rendre compte de la vie entière. Mais ce livre est tout sauf un manifeste ; chaque page est une méditation sur le temps, sur la vie, sur une autre vie (la mort), sur le futur, le destin, sur l’écriture, les rêves, la vérité et les mensonges, sur l’ombre aussi. Cette écriture venue ‘d’un autre monde’ (page 173) est faite de mystère et de questions sans réponses. Rafraîchissant.

Ps : Regarder ici Anise Koltz lisant les premiers vers de son poème ‘Prologue’ (page 60, At the Edge of Night / Au bord de la nuit, Arc, 2009) lors du Poetry Parnassus en 2012.

.

Abonnez-vous pour être averti des nouveaux articles publiés: voir NEWSLETTER – Farlane on French Writer
.

Sign up to e-newsletter to be alerted when new reviews are posted