Chloé Delaume : Le Cœur synthétique (Seuil, 2020)

 

 

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Le Cœur synthétique
(Seuil, 2020)
Chloé Delaume
208 pages

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« Chloé Delaume won the Médicis prize for the French novel for The Synthetic Heart »

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Le Prix Médicis du roman 2020 a été décerné à Chloé Delaume pour « Le Cœur synthétique » (Seuil)

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Target audience: writers, literary agents and readers looking for a novel written by someone with a GSH concerning the author’s life, failed book tours, mortifying book readings and professional disappointments; this short novel, The Artificial Heart, by Chloé Delaume is also likely to attract single, or not, straight (or bi, lesbian, asexual, and more likely feminist) women, over, or under, forty.  Happy people, no thanks.

Adélaïde is a 46-year-old straight woman who has just broken up with her boyfriend.  She compares her chances with that of her female friends : Clotilde (« being bisexual doesn’t increase her chances, being bisexual just makes everyone insecure ») ; Hermeline, 31, who « wasted three years in a toxic relationship with a Monique Wittig specialist » ; Bérangère, who « fills her weekends with Tinder dates » ; and finally Judith, who « is going through rocky time in her relationship». 

Adélaïde works as a publicist at a publishing house that is in economic difficulty.  One of her clients is a friend, Clotilde, an author of works that tend towards the more experimental, and who is currently writing a feminist manifesto, working title: ‘Drink My Menstrual Blood’ – the publisher is ‘not quite sure’.  Le Cœur synthétique is an hilarious novel that’s cheerfully acidic about romantic and professional failure, with, on the plus side, one highly endearing character, Perdition (successor to Xanax), Adelaïde’s cat. 

Intelligent writing by a free-thinker about the predicament that some women over forty can find themselves in, and a commentary on the literary world’s attitudes towards commercial versus experimental literature. 

Q: And did they live happily ever after and have lots of books? 

A: Read Le Cœur synthétique (Seuil, 2020)

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Public cible : écrivain.e.s, agent.e.s littéraires et lecteur.ice.s recherchant un roman écrit par une personne ayant un bon sens de l’humour au sujet de la vie d’auteur.e, des tournées ratées, des signatures mortifiantes, et autres déboires professionnels.  Ce court roman de Chloé Delaume pourrait aussi attirer les femmes hétéros, célibataires ou pas, ou bis, ou lesbiennes, ou asexuelles (et probablement féministes), de plus de quarante ans, ou moins.  Personnes heureuses s’abstenir  

Adélaïde, une hétérosexuelle de 46 ans qui vient de rompre avec son ami, cherche un nouvel amant.  Elle compare ses chances avec celles de ses amies : Clotilde (« le fait d’être bisexuelle ne multiplie pas ses chances, le fait d’être bisexuelle insécurise tout le monde ») ; Hermeline, 31 ans, qui « s’est égarée durant trois ans dans une relation très toxique avec une spécialiste de Monique Wittig » ; Bérangère qui « occupe ses week-ends en les peuplant de rendez-vous Tinder » ; et puis Judith qui « traverse une crise de couple ». 

Adélaïde travaille comme attachée de presse dans une maison d’édition en difficulté.  L’une de ses clientes est une amie, Clotilde, auteure d’œuvres de plus en plus expérimentales et qui est en train d’écrire un manifeste féministe dont le titre provisoire est : Bois mes règles – « l’éditeur hésite ».  Le Cœur synthétique est un roman désopilant et joyeusement acerbe sur l’échec sentimental et professionnel, avec pour point positif un personnage très attachant, Perdition (successeur de Xanax), le chat d’Adelaïde. 

Une écriture intelligente d’une libre-penseuse sur la situation difficile dans laquelle peuvent se retrouver des femmes seules ayant dépassé la quarantaine, et sur les diverses attitudes du monde littéraire au sujet de l’opposition écriture commerciale versus expérimentale. 

Q : Et croyez-vous qu’ils vécurent heureux et eurent beaucoup de livres ?  

R : Lisez Le Cœur synthétique (Seuil, 2020)

This book makes me think of:

Mortification: Writers’ Stories of their Public Shame (Harper Perennial, 2004) Robin Robertson

      Le Cœur synthétique de Chloé Delaume - 1 - Reader : Mia Farlane
      Le Cœur synthétique de Chloé Delaume - 2 - Reader : Mia Farlane
      Le Cœur synthétique de Chloé Delaume - 3 - Reader : Mia Farlane
      Le Cœur synthétique de Chloé Delaume - 4 - Reader : Mia Farlane

 

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Frédérique Deghelt : Sankhara (Actes Sud, 2020)

Sankhara
(Actes Sud, 2020)
Frédérique Deghelt

The story takes place in France between the 5th and the 16th of September 2001 – two parallel stories, in fact, triggered by a fight between a woman and her husband: Hélène (who writes but doesn’t yet call herself a writer) leaves her husband, Sébastien (a journalist at AFP), with their five-year twins, and goes (her husband doesn’t know it) on a ten-day ‘Vipassana’ (means ‘conditioning’) meditation course; Sébastien, who only knows that Hélène will be back in ten days, ruminates during her absence, looks after the children (it’s a busy time, the start of the new school year) and continues his work as a journalist (against the backdrop of 9/11).   What first drew me to this novel Sankhara (means ‘that which puts together’ in Pali) was not these dramatic events, but the contrasting perspectives in the book’s narrative – between a journalist and a fiction writer.  Also, knowing that the author, Frédérique Deghelt , used to be a journalist at AFP, I imagined she’d know what she was writing about – and the novel does include many astute observations around these two very different vocations.  The second attraction for me (for some people I imagine, it would have the opposite effect) was the challenge for the reader of this book (half of which, after all, is set on a silent retreat) to accept going at a slower pace.      
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L’histoire se passe en France entre le 5 septembre et le 16 septembre 2001 – il s’agit de deux histoires, en fait, en parallèle, dont le déclencheur est une dispute entre une femme et son mari : Hélène (qui écrit mais n’assume pas encore le fait qu’elle soit écrivaine) laisse son mari, Sébastien (journaliste à l’AFP), avec leurs jumeaux âgés de cinq ans, et part pendant dix jours – pour (son mari ne le sait pas encore, mais) un stage de méditation ‘Vipassana’ (veut dire ‘les choses telles qu’elles sont); Sébastien, lui, qui sait juste qu’ Hélène va revenir dans dix jours, rumine pendant ce temps, s’occupe de leurs enfants (c’est la rentrée scolaire) et continue à faire son travail de journaliste (sur fond de 11 septembre). 
Le premier attrait, pour moi, de ce roman, Sankhara (un mot Pali qui veut dire « ce qui met ensemble ») ce n’était pas ces évènements dramatiques, mais surtout le contraste de perspectives dans la narration – en l’occurrence entre un journaliste et une écrivaine.  (Ajouter à cela le fait que l’auteure de Sankhara, Frédérique Deghelt, ait été, dans sa vie antérieure, journaliste à l’AFP – je me suis dit qu’elle saurait de quoi elle écrit.  En effet ce roman contient bien des observations astucieuses sur ces deux vocations très différentes.)  Le deuxième attrait, pour moi (pour certains, cela pourrait produire l’effet contraire, j’imagine) c’était le challenge que posait ce livre (dont la moitié de l’histoire se passe quand même dans une retraite silencieuse) : d’accepter le ralentit.

 

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La grande librairie
Destins de femmes – présenté par François Busnel:
François Busnel réunit cinq écrivaines pour évoquer avec elles leurs derniers ouvrages qui ont en commun de narrer des destins de femmes.
Tatiana de Rosnay, Gaëlle Nohant, Shumona Sinha, Nelly Alard et Frédérique Deghelt.
(diffusé le mer. 29.04.20)

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Daniel Pennac : La loi du rêveur (Gallimard, 2019)

La loi du rêveur
Gallimard, 2019
de Daniel Pennac
176 pages

À partir d’un rêve fait pendant un coma et de conversations réelles (ou peut-être bien imaginaires), Daniel Pennac raconte – en mentant pour mieux parler vrai – ses débuts d’écrivain.  Ainsi, il nous livre un conte à la fois féerique et réaliste – avec, puisque c’est plus fort que lui (on y discerne l’auteur généreux de Chagrin d’école et de Comme un roman) des pépites de conseil pratique, tel que : comment aider, par une astuce ludique (que je ne dévoilerai pas ici), des élèves qui ne veulent ou ne peuvent écrire à devenir accros de l’écriture au point de les imaginer devenir de futurs écrivains – c’est-à-dire, comme Pennac, d’enthousiastes menteurs. Dans La loi du rêveur, les rêves et la réalité se mêlent et se confondent en l’imagination [de Pennac], qui « ne doit aucune fidélité aux rêves » (La loi du rêveur). Pennac dit « j’aime admirer. C’est chez moi une autre façon de lire. ». Un livre magique. 

Taken from dreams he had during a coma, and from real (or perhaps imagined) conversations, Daniel Pennac tells the story – lying, in order to be more truthful – of how he became a writer.  So he presents us with a tale that is both fantastical and realistic – with, since he can’t help himself (I can see here the author of School Blues and The Rights of the Reader, translated by Sarah Ardizzone) little gems of practical advice, such as: how do you get students who can’t or won’t write to become addicted to writing, so much so that you could imagine them becoming writers one day – that is to say, like Pennac, enthusiastic liars.  In The Law of the Dreamer, dreams and reality mix and melt in [Pennac’s] ‘imagination, which doesn’t have to be faithful to dreams’ (La loi du rêveur). Pennac says: ‘I like to admire.  It’s my way of reading.’  A magical book.    

Chagrin d’école (Gallimard, 2007) de Daniel Pennac:
School Blues (MACLEHOSE PRESS, 2010), translated by Sarah Ardizzone.

Comme un roman (Gallimard, 1992) de Daniel Pennac:
Reads Like a Novel
(Quartet Books, 1994), translated by Daniel Gunn
The Rights of the Reader (Candlewick Press, 2008 / Penguin Random House, 2015), translated by Sarah Ardizzone

Chloé Delaume : S’écrire : mode d’emploi (Éditions publie.net, 2008)

S’écrire : mode d’emploi
Chloé Delaume
Éditions publie.net, 2008, 22 pages

In S’écrire : mode d’emploi (Writing Oneself : a user guide), a little book of only 22 pages, Chloé Delaume shares some writing techniques – or rather her writing experiences.  Because S’écrire is not, despite its subtitle mode d’emploi, a ‘how to’ guide on writing.  It is far more magical than that.  My name is Chloé Delaume, the author concludes on the last page, I am a fictional character.  I have no user guide about writing oneself, only a few little pointers I have just laid out here.  This has merely been an experience told.  Thank you all for listening.   And here – in two sentences from S’écrire – is the core ‘how to’ of this ‘experience’: It is no longer a case of using lived material, but of purposefully making the material come about.  Injecting fiction into the course of life, in order to change life so that writing becomes, in a concrete way, something that produces fiction in real life.  Rephrased: Delaume sets about provoking situations in real life, in order to create an event that is in itself a work of art both as it happens, and on paper once written.  Inspiring writing, inspiring writing.

Dans S’écrire : mode d’emploi (Writing oneself : a user guide), un petit livre de 22 pages, Chloé Delaume partage quelques techniques d’écriture – ou plutôt ses expériences d’écriture.  En effet,  S’écrire n’est pas, malgré son sous-titre mode d’emploi, un guide d’écriture.  C’est de loin plus magique.  Je m’appelle Chloé Delaume, conclut l’autrice à la dernière page, je suis un personnage de fiction.  De l’écriture de soi, je n’ai pas de mode d’emploi, juste quelques petites pistes que je viens d’exposer.  Ce n’était qu’un témoignage.  Je vous remercie tous de m’avoir écouté.  Et voici, en deux phrases tirées de S’écrire, la procédure à suivre pour parvenir à cette ‘expérience’ :Il ne s’agit plus d’utiliser des matériaux vécus, mais de les provoquer.  Injecter de la fiction dans le cours de la vie, pour modifier celle-ci et faire que l’écriture devienne concrètement un générateur de la fiction dans le réel.  En d’autres mots: Delaume cherche à provoquer des expériences, pour en créer du vécu qui est aussi bien une œuvre d’art en soi et sur papier une fois écrit.  De l’écriture inspirante, qui inspire à écrire.

Nathalie Heirani Salmon-Hudry : Je suis née morte (Au vent des Iles, 2012)

Je suis née morte
Nathalie Heirani Salmon-Hudry
Au vent des Iles, Collection Littérature du Pacique, 2012
152 pages


Vi Nimö literary prize in New Caledonia in 2015


Nathalie Heirani Salmon Hudry dit (dans un TED Talk) qu’écrivant Je suis née morte  elle voulait ‘écrire vrai’ : et quel cadeau pour le lecteur / la lectrice.  Ce livre, écrit à l’aide d’un « pointeur frontal » par une écrivaine tahitienne dans sa vingtaine, raconte la vie d’une personne souffrant d’une paralysie cérébrale, à la suite – dans son cas – d’une erreur médicale à la naissance. L’auteure  raconte ses luttes et ses succès; comment elle surmonte ou non certains obstacles;  la gratitude qu’elle ressent – pour l’aide pratique et l’amour – envers sa mère, sa marraine, ses professeurs, ainsi que d’autres personnes. Ce livre raconte la compréhension unique, les rires et l’amitié, qui peuvent exister entre personnes handicapées.  Il parle aussi de la dépression et du désespoir – qui peuvent toucher tout groupe et âge – et le rétablissement qui peut venir lorsqu’on sait qu’on n’est pas seul à souffrir d’un tel désespoir.  Quelle chance que j’ai d’avoir découvert cette auteure.  J’ai comme ce sentiment présomptueux qu’on peut avoir parfois, en tant que lecteur, de m’être fait une nouvelle amie.  

Je suis née morte, se réaliser par l’écriture | Nathalie Salmon-Hudry | TEDxPapeete



Nathalie Heirani Salmon Hudry says (in a TEDtalk, with subtitles in French) that, in writing Je suis née morte (I Was Still-Born) she wanted to: ‘écrire vrai’; which I’d translate as ‘to be real in [her] writing’.  And what a gift to the reader that is.  This book, written with a head-pointer, by a Tahitian woman in her twenties, is about life as a person with Cerebral Palsy as the result (in this case) of a medical error at birth.  It is about Salmon Hudry’s struggles and successes; overcoming and not always overcoming barriers; about gratitude, for practical help and love, to her mother, godmother, teachers and others; it is about the particular understanding, laughter and friendship, that is possible between people with disabilities.  It is, also, about depression and despair – a condition that cuts across all groups and ages – and the recovery that can come from knowing you aren’t alone in your despair.  How lucky I am to have discovered this writer.  I have that presumptuous feeling readers can sometimes have – almost as if I have found a new friend.

Marie-Hélène Lafon : Nos vies (Buchet-Chastel, août 2017)



Nos vies
Marie-Hélène Lafon
Buchet-Chastel,
août 2017
192 pages


A short book with a simple structure, Nos vies (Our Lives) by Marie-Hélène Lafon, is about a retired woman Jeanne Santoire, who observes two people in her local Francprix supermarket – Gordana, the cashier at checkout counter number four and the customer who is secretly in love with her – and, like a detective (or a writer), Jeanne makes up a story about their lives.  She invents what she doesn’t know about these – you might have to call them – ‘characters’ (although they, like Jeanne, feel like real people), and weaves into this narrative thoughts about her own life: her parents, her ex-lover Karim who disappeared out her life twenty years ago, her neighbours, and people from the choir where she sings.  Nos vies is about people who are very alone.  But it is worth noting the word ‘Nos’ (‘Our’) in the title – that recognises we are not alone in finding life difficult.  Nos vies is about empathy, being curious about others, and, I’d say, about that very zeitgeist concept: resilience. 

Nos vies par Marie-Hélène Lafon est un livre court avec une structure simple : une femme retraitée, Jeanne Santoire, observe deux personnes à son Francprix local – Gordana, la caissière à la caisse quatre et un client qui l’aime en secret – et comme une détective (ou bien une écrivaine) Jeanne crée une histoire autour de leurs vies.  Elle invente ce qu’elle ne sait pas à propos de ces – il faudrait les appeler – ‘personnages’ (quoiqu’ils semblent être, comme Jeanne, des personnes réelles).  Jeanne tisse dans ce récit des pensées sur sa propre vie : ses parents, son ex-amant Karim qui a disparu il y a une vingtaine d’années, ses voisins, et les personnes du chœur où elle chante.  Nos vies raconte la vie de gens qui sont très seuls. Mais il est à noter dans ce titre le mot ‘Nos’ qui rappelle qu’on n’est pas seul à trouver la vie difficile.  Nos vies est un roman sur l’empathie, sur la curiosité à l’égard d’autrui, et, je dirais aussi, sur ce concept tellement dans l’air du temps : la résilience.     

Marie-Hélène Lafon présente son invention « Nos vies »: La Grande Librairie Published on 3 Nov 2017


Anise Koltz PRESSÉE DE VIVRE suivi de APRÈS

Anise Koltz
PRESSÉE DE VIVRE suivi de APRÈS
Arfuyen, 2018
176 pages

Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier 2018 pour l’ensemble de son œuvre

The title of this two-in-one collection, Pressée de vivre suivi de Après (Eager to Live followed by Afterwards), is worth stopping to note – ‘mindfully’ – before opening this book; as it tells you a lot about the strong intelligence and sober humour of this Luxembourg writer, Anise Koltz, who in May of this year was awarded the Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier for a lifetime achievement in poetry. I was privileged to hear Anise Koltz read from her parallel text (translated by Anne-Marie Glasheen), At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009), at a Poetry Parnassus event at London’s Southbank Centre in 2012; and I remember her saying (I’m rephrasing here) that it is ‘what comes next’ that is the natural focus of her writerly attention these days (these years, we could say – she is now ninety). Pressée de vivre suivi de Après gives dignity to old age; it de-pathologizes the fact of ageing; quietly countering the ageist viewpoint, which, like mono-culturalism, assumes it speaks for everyone. But this book, written from ‘la zone provisoire’ (‘from the provisional zone’ p.35), is anything but a manifesto; each page is a meditation on time, life, another life (death), past, present, future, fate, destiny, writing, dreams, truth, lies, shadows. This writing ‘d’un autre monde’ (‘from another world’ page 173) is made up of mystery and questions without answers. How refreshing.

Ps : To read Anise Koltz in English, see: At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009)

Le titre de ce double recueil de poésie, Pressée de vivre suivi de Après, mérite qu’on s’y attarde un temps – pleinement, j’ai envie de dire – avant d’entamer la lecture de cet ouvrage; car il en dit long sur l’intelligence profonde et l’humour sobre de cette poète luxembourgeoise, Anise Koltz, lauréate en mai dernier du Prix Goncourt de la poésie Robert Sabatier pour l’ensemble de son œuvre. J’ai eu l’énorme privilège d’entendre Anise Koltz lire des extraits de sa collection bilingue (traduite par Anne-Marie Glasheen), At the Edge of Night / Au bord de la nuit (Arc, 2009), lors du Poetry Parnassus organisé au Southbank Centre à Londres en 2012 ; et je me souviens d’elle disant (je la paraphrase) que ce qui retenait son attention de poète ces jours-ci (ces années-ci, pourrions-nous dire – elle a maintenant quatre-vingt-dix ans), c’est l’après, c’est ce qui arrive après. Pressée de vivre suivi de Après rend hommage à la vieillesse ; il dé-pathologise le fait de vieillir ; et s’inscrit contre le point de vue agiste qui, comme le mono-culturalisme, croit rendre compte de la vie entière. Mais ce livre est tout sauf un manifeste ; chaque page est une méditation sur le temps, sur la vie, sur une autre vie (la mort), sur le futur, le destin, sur l’écriture, les rêves, la vérité et les mensonges, sur l’ombre aussi. Cette écriture venue ‘d’un autre monde’ (page 173) est faite de mystère et de questions sans réponses. Rafraîchissant.

Ps : Regarder ici Anise Koltz lisant les premiers vers de son poème ‘Prologue’ (page 60, At the Edge of Night / Au bord de la nuit, Arc, 2009) lors du Poetry Parnassus en 2012.

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On not writing and writing

‘Ce sentiment de culpabilité que vous traînez depuis trois jours, pour n’avoir pas écrit une seule ligne sera l’étincelle qui fera repartir la machine.’

‘This feeling of guilt that you’ve been dragging around for three days, for not having written a single line, will be the spark that will get you writing again.’

Journal d’un écrivain en pyjama (Grasset, 2013) by Dany Laferrière – page 89

I like this line about not writing – and writing.