FOFW takes a European summer break

Bonjour and bonnes vacances to those of you who are planning a little holiday, no matter how long.

Farlane on French Writers is having what I am going to call an extended ‘European summer break’ – so the next review will be in October.

In the meantime, I hope you’ll enjoy scrolling through past videos from Farlane on French Writers and browsing through the mini reviews you may have missed.

Céline Curiol : La posture du pêcheur ; la paresse (Les Éditions du Cerf, 2021)

La posture du pêcheur ; la paresse
Céline Curiol
Les Éditions du Cerf, 2021
126 pages 

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La posture du pêcheur est un court livre paisible qui raconte – empreint d’humour discret comme il sied – les questions que se pose (par voie de monologue intérieur) et que pose (par voie de dialogue) une femme au sujet de la paresse.  Lise, une Parisienne au chômage, s’inquiète pour l’avenir de son filleul, Pacôme.  Parce qu’il ne fait rien pour trouver un emploi.  Il ne fait qu’attendre ‘la bonne opportunité’.  Est-ce un vrai ‘paresseux’ ?  Ou bien – comme Lise viendra à le soupçonner – y en aurait-t-il deux de paresseux dans cette affaire ?  Mais s’il n’y en avait qu’un, lequel des deux serait le vrai ‘coupable’ ?   Il faudrait pour cela, définir la paresse.  Ce que Lise s’efforce de faire. 

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The Fisher’s Stance is a short, restful book, threaded with fittingly understated humour, about the questions that a woman asks herself (interior monologue) and others (dialogue) on the subject of sloth.  Lise, an unemployed Parisian, is concerned about the future of her godson, Pacôme.  Because he’s doing nothing to find a job and is just waiting for ‘the right opportunity’ to come along.  Is he simply ‘lazy’? Or – as Lise comes to suspect – should we be talking about two lazy people here?  But if there is only one, which one is truly ‘guilty’?  To answer this, you need to define the word ‘lazy’ – which Lise sets out to do. 

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[For the author Celine Curiol, ‘literature is a field of research’ (Un endroit où aller, 3 mars 2021).    

Pour l’auteure Céline Curiol, ‘la littérature est un champ de recherche’ (Un endroit où aller, 3 mars 2021). 

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Voice Over (Faber, 2008) by Céline Curiol

Twitter: @curiol_c

Lorraine les Bains : Waldo (Lapin, 2019)

Waldo
(Lapin, 2019)
Lorraine les Bains

Puisque Waldo, publié aux éditions Lapin, est un roman graphique, rien d’étonnant qu’on y parle d’images, de lumière et de formes, et pas que de mots, même si ceux qui habitent les bulles de toutes les couleurs de Lorraine les Bains sont particulièrement drôles. Il est question du meurtre d’un chanteur ultra-populaire aussi célèbre que bête, vulgaire, provocateur et patron abusif. Il est surtout questions de ce que disent de lui et de son assassinat une collection hétéroclite de personnages hauts en couleur dont on comprend les liens au fil de la lecture.

On y entend s’exprimer – dans des propos parfois absurdes – et surtout sans jamais les voir, la femme de ménage de Waldo au bord de la dépression, une improbable fan du chanteur qui vit dans une colocation écologique et féministe radicale, un écrivain romantique tourmenté … et même Waldo, six pieds sous terre qui supplie d’être changé de place pour ne pas rester au-dessous de sa tante Geneviève pour l’éternité.

Véritable carnet de voyage psycho-architectural aux couleurs flamboyantes, Waldo est une Bande Dessinée étonnante dont les personnages se devinent derrières les fenêtres, les rideaux d’habitats tous plus extraordinaires et colorés les uns que les autres. Du camion aménagé à la maison de maître, en passant par des chaumières et même des mausolées, c’est aussi à un festival de matériaux que Lorraine Les bains nous invite tout de brique, pierre, bois, crépis, colombage, pilotis et même bow-windows. On adore.


Critique par Christelle Didier – auteure de Penser l’éthique des ingénieurs (PUF, Paris, 2008) et Les ingénieurs et l’éthique. Pour un regard sociologique (Hermes, 2008).  Maitresse de Conférences at Lille III – Sociologie de l’éducation, sociologie des professions, philosophie de l’éducation, philosophie des techniques ; évaluatrice dans plusieurs revues académiques (Technology and society, European Journal of engineering education, Engineering Studies), et directrice d’édition associée pour la collection Philosophy of Technology and Engineering aux éditions Springer et collabore régulièrement à la base documentaire Techniques de l’ingénieur.

 

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In that Waldo, published by Éditions Lapin, is a graphic novel, it is not surprising to find images, lights, shapes, and not only words – even if these words inside Lorraine les Bains’ many different-coloured speech bubbles are particularly funny.  A murder has happened – of the ultra-popular singer Waldo: as famous as he is stupid and vulgar and provocative; an abusive employer.  The main focus though is on what a rather unusual collection of flamboyant characters – their connections you discover as you go along – have to say about this singer and his assasination.

We hear from – some statements are quite whacky — and you don’t  get to see the speakers, what’s more: Waldo’s housekeeper, who’s on the verge of a nervous breakdown; an unlikely fan, who lives in an ecological and feminist co-housing set-up; a tormented romance novelist; and we even hear from Waldo himself, six feet under, who begs to be moved, so as not to remain under his aunt Geneviève for all eternity.

A  psycho-architectural travelogue in flamboyant colours, Waldo is an astonishing graphic novel, whose characters may be glimpsed   behind windows in curtained buildings that are each more extraordinary and colourful than the previous one.  From a converted van to a mansion, along with thatched cottages and even mausoleums, Lorraine Les Bains is also inviting us to a kind of ‘buildings material trade fair’, made up of brick, stone, wood, plaster, timber beams, and  bay windows.  Love it!

 

Review written by Christelle Didier, author of Penser l’éthique des ingénieurs (PUF, Paris, 2008) and Les ingénieurs et l’éthique. Pour un regard sociologique (Hermes, 2008), co-author of Ethique industrielle (DeBoeck, Brussels, 1998).  BS Electrochemistry Engineering, Master of Education, PhD Sociology.  Lecturer at the département des sciences de l’éducation et de la formation, Université de Lille.

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Find out more about Lorraine les Bains: 

FB: @lorrainelesbains 

Twitter: @LesLorraine

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Gilles Paris : Certains cœurs lâchent pour trois fois rien : de l’ombre vers la lumière (Flammarion, 2021)

Certains cœurs lâchent pour trois fois rien :
de l’ombre vers la lumière

(Flammarion, 2021)
Gilles Paris



Written by the author of the bestselling My Life as a Courgette, Gilles Paris, Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail will be of as much interest to writers and people working (like the author) in publishing, as it will be to people who suffer from depression. 

Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail – something a doctor said to Gilles Paris after one of his suicide attempts – is a very honest book about mental health recovery.  It therefore offers hope to those who have suicidal ideation, and insight to those closest to them. 

Gilles Paris tells of the importance of kindness and empathy in the recovery process.  How exercise helped him.  And music and writing and magic.  The last chapiter of Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail is a list of ‘Likes’, including: ‘waffles from Meert’, ‘reading’, ‘the word “kindness”’ – and ‘writing’, ‘writing’ and ‘writing’. 

 



Écrit par l’auteur du bestseller Autobiographie d’une courgette, Gilles Paris, Certains cœurs lâchent pour trois fois rien intéressera autant les écrivain.e.s et les personnes du monde de l’édition que celles et ceux qui souffrent de dépression. 

Certains cœurs lâchent pour trois fois rien – quelque chose qu’un médecin a dit à Gilles Paris après une de ses tentatives de suicide – est un livre très honnête sur le rétablissement de la santé mentale.  Il offre donc de l’espoir aux personnes ayant des idées suicidaires et des éclaircissements à leurs proches.

Dans ce livre, Gilles Paris parle de l’importance de la bienveillance et de l’empathie dans le chemin vers le rétablissement.  Et des bénéfices de l’exercice.   Et de la musique et de l’écriture et de la magie.  Le dernier chapitre de Certains cœurs lâchent pour trois fois rien est une liste de “j’aime”, dont: « les gaufres de chez Meert », « lire », « le mot ‘bienveillant’ » – et « écrire », « écrire » et «écrire ».

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Watch a trailer of the film My Life as a Courgette (2016)

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Regardez :  Rencontre avec Gilles Paris – Un endroit où aller

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      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -1 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -2 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -3 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 4 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 5 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 6 - Reader : Mia Farlane

 

Marie NDiaye : Royan. La professeure de français : monologue (Gallimard, 2020)

Royan. 
La professeure de français : monologue
(Gallimard, 2020)
Marie NDiaye 

(Une pièce écrite pour être interprétée par l’actrice Nicole Garcia et mise en scène par le fils de Nicole Garcia, Frédéric Bélier-Garcia.   Qui devait être joué au festival d’Avignon au mois de novembre en 2020.  Cela a été remis à mars 2021)

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Un monologue de théâtre

Tout d’abord on remarque l’absence quasi totale de ponctuation – ce qui me parait très approprié pour ce qui est en fait un monologue intérieur sur le suicide d’une jeune fille – quelques tirets, un point d’exclamation et surtout beaucoup de points d’interrogation. 

Et des répétitions et des phrases inachevées.  Le fond et la forme qui s’allient parfaitement dans ce texte que j’ai trouvé profondément émouvant.  Je ne crois pas avoir lu de textes de fiction sur le suicide aussi puissants que celui-ci.  

Il s’agit d’une femme, Gabrielle, professeure de français dans un lycée de Royan, qui rentre chez elle un après-midi.  Une de ses élèves, Daniela, a récemment mis fin à ses jours en se jetant par la fenêtre de sa classe. 

Gabrielle pressent que les parents de Daniela l’attendent au palier de son immeuble.  Mais elle ne veut pas les voir.  Royan. La professeure de français est un monologue adressé aux parents de Daniella et à leur fille décédée.  On a comparé cette œuvre de Marie NDiaye à l’écriture de Marguerite Duras. 

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Royan. The French Teacher by Marie NDiaye

A play written to be performed by the actor Nicole Garcia and directed by the actor’s son Frédéric Bélier-Garcia.  It was supposed to be performed at the Avignon festival in November 2020. It was put forwarded to March 2021.

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A theatre monologue

The first thing you notice is the almost total lack of punctuation – which seems to me very apt for what is in fact an interior monologue about a young girl’s death by suicide – a few dashes, an exclamation mark and, above all, a lot of question marks.  And repetitions and unfinished sentences.  Content and form are brought together perfectly in this text that I found deeply moving.  I don’t think I have ever read such a powerful piece of fiction on suicide as this. 

A woman, Gabrielle, a French teacher in a secondary school in Royan is returning home one afternoon.  One of her students, Daniella, recently ended her life by throwing herself out of a window in her classroom.  Gabrielle senses that Daniela’s parents are waiting for her on the landing outside her flat.  But she doesn’t want to see them.  Royan. The French Teacher is a monologue addressed to Daniela’s parents and to their dead daughter. This work by Marie NDiaye has been compared to writing by Marguerite Duras. 

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      Royan. La professeure de français de Marie Ndiaye - 1 - Reader : Mia Farlane
      Royan. La professeure de français de Marie Ndiaye - 2 - Reader : Mia Farlane
      Royan. La professeure de français de Marie Ndiaye - 3 - Reader : Mia Farlane
      Royan. La professeure de français de Marie Ndiaye - 4 - Reader : Mia Farlane

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Marie NDiaye was a finalist for the Man Booker International Prize in 2013 :
Marie NDiaye reads from Three Strong Women in French, with translation (by John Fletcher) read by Joan Iyiola.

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Jordan Stump was longlisted for the 2016 Man Booker International Prize for his translation of Marie NDiaye’s Ladivine.

Carole Fives : Térébenthine (Gallimard, 2020)

Térébenthine (Gallimard, 2020)
Carole Fives 

 

“You might have made a few successful paintings, out of pure luck, but that will perhaps never happen again.  Nothing’s certain.  Every time you start afresh.”

 

Térébenthine (Turpentine – what a clever title) is about three art students, Luc, Lucie and ‘you’, who specialise in painting (an art form that became unfashionable in France in the late 1990s) and the reason for the trio’s nickname: ‘Turpentine’. 

The trigger for this novel, Carole Fives’s fifth book, was the suicide in 2017 of a Fine Arts teacher.  But as Fives wrote Térébenthine the novel’s focus became more centred on the three students, and on what it is to be a Beaux-Arts student.
 
One of the novel’s themes is the issue of ‘invisibilisation’ and the importance of seeing oneself represented in the university curriculum.  In one (highly filmic) scene, Lucie and ‘you’ give a lecture that challenges the lack of role models for women in the university curriculum.  

Another theme is that of finding one’s vocation – ‘you’ will eventually realise that painting is perhaps not her path.  

Térébenthine would appeal to any artist, be they a painter, sculptor, musician, or writer – anyone following, or wanting to follow, their dream in fact.

 

 

« Tu as pu réussir quelques toiles, un coup de chance, mais ça ne se reproduira peut-être jamais.  Rien n’est gagné.  Tout se rejoue à chaque fois. »

 

Dans Térébenthine (quel titre malin), il s’agit de trois étudiants aux Beaux-Arts de Lille – Luc, Lucie et ‘toi’ – dont la filière choisie est la peinture, une forme d’art devenue démodée en France vers la fin des années ‘90.  D’où le surnom qu’on leur donne : « Térébenthine ». 

L’un des déclencheurs pour ce roman de Carole Fives, son cinquième, était au départ le suicide en 2017 d’un professeur d’art plastique des Beaux-Arts.  Mais au fur et à mesure de l’écriture le focus du livre est devenu plus centré sur les trois étudiants, et sur la vie d’étudiant.e aux Beaux-Arts.
 
L’un des thèmes du roman est la question de l’invisibilisation, et l’importance de se voir représenté.e dans le cursus universitaire.  Dans une scène (très cinématographique), Lucie et ‘toi’ donnent un cours sur les artistes femmes, véritable pied-de-nez face à leur absence dans la formation. 

Un autre thème abordé est celui de la recherche de sa vocation – le personnage désigné comme ‘toi’ se rendra enfin compte que la peinture n’est peut-être pas son vrai destin.  

À part les futur.e.s ou ex étudiant.e.s, Térébenthine intéressera surtout, je crois, les artistes, qu’ils ou elles soient peintres, sculpteur.ice.s, musicien.ne.s ou écrivain.e.s  – toute personne qui suit, ou qui cherche à suivre, son rêve, en fait.

 

      Térébenthine de Carole Fives 1 - Reader : Mia Farlane
      Térébenthine de Carole Fives 2 - Reader : Mia Farlane
      Térébenthine de Carole Fives 3 - Reader : Mia Farlane
      Térébenthine de Carole Fives 4 - Reader : Mia Farlane
      Térébenthine de Carole Fives 5 - Reader : Mia Farlane

Charlotte Calmis : Gaïa et autres poèmes (Interstices Éditions, octobre 2020) Édition présentée et annotée par Marie-Jo Bonnet

Gaïa et autres poèmes
(Interstices Éditions, octobre 2020)
Charlotte Calmis
Édition présentée et annotée par Marie-Jo Bonne
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Charlotte Calmis (1913-1982) était peintre, poète et féministe. La révolte des femmes des années 1970 lui a inspiré des poèmes qui situent son inspiration dans la grande tradition des Béguines et des mystiques féminines. « Quel secret dort noir au cœur de la dentelle ? » demande-t-elle dans Gaïa ? Secret de la féminité, mais aussi pour les femmes, de l’accès à leur propre parole. C’est une voix de femme puissante qui s’élève ici des entrailles de Gaïa, notre Terre-Mère. Ce recueil comprend des poèmes écrits tout au long de sa vie, dans une langue bouleversante soutenue par une émotion à fleur de peau. Charlotte Calmis a été ma mère spirituelle à qui je rends hommage dans mon dernier essai, «  La Maternité symbolique ». (Editions Albin Michel, 2020).

Marie-Jo Bonnet

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(Voir ci-dessous la critique du 1 octobre)

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Charlotte Calmis (1913-1982) was a painter, poet and feminist.  The Women’s Movement of the 1970s inspired her to write poems that situate her inspiration in the grand tradition of the Beguines and female mystics. ‘What secret lies sleeping dark in the heart of lace?’ Charlotte Calmis asks in Gaïa?  The secret of femininity, but also for women, a space where they may talk for themselves.  It is the voice of a powerful woman that rises up from the innermost part of Gaïa, our Mother Earth.  This collection by Charlotte Calmis is made up of poems written over a lifetime, a profoundly moving voice from a poet of great sensitivity.  Charlotte Calmis was my spiritual mother and I pay homage to her in my latest work, La Maternité symbolique (Editions Albin Michel, 2020).

Marie-Jo Bonnet

(See below the review from 1 October 2020)

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Chloé Delaume : Le Cœur synthétique (Seuil, 2020)

 

 

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Le Cœur synthétique
(Seuil, 2020)
Chloé Delaume
208 pages

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« Chloé Delaume won the Médicis prize for the French novel for The Synthetic Heart »

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Le Prix Médicis du roman 2020 a été décerné à Chloé Delaume pour « Le Cœur synthétique » (Seuil)

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Target audience: writers, literary agents and readers looking for a novel written by someone with a GSH concerning the author’s life, failed book tours, mortifying book readings and professional disappointments; this short novel, The Artificial Heart, by Chloé Delaume is also likely to attract single, or not, straight (or bi, lesbian, asexual, and more likely feminist) women, over, or under, forty.  Happy people, no thanks.

Adélaïde is a 46-year-old straight woman who has just broken up with her boyfriend.  She compares her chances with that of her female friends : Clotilde (« being bisexual doesn’t increase her chances, being bisexual just makes everyone insecure ») ; Hermeline, 31, who « wasted three years in a toxic relationship with a Monique Wittig specialist » ; Bérangère, who « fills her weekends with Tinder dates » ; and finally Judith, who « is going through rocky time in her relationship». 

Adélaïde works as a publicist at a publishing house that is in economic difficulty.  One of her clients is a friend, Clotilde, an author of works that tend towards the more experimental, and who is currently writing a feminist manifesto, working title: ‘Drink My Menstrual Blood’ – the publisher is ‘not quite sure’.  Le Cœur synthétique is an hilarious novel that’s cheerfully acidic about romantic and professional failure, with, on the plus side, one highly endearing character, Perdition (successor to Xanax), Adelaïde’s cat. 

Intelligent writing by a free-thinker about the predicament that some women over forty can find themselves in, and a commentary on the literary world’s attitudes towards commercial versus experimental literature. 

Q: And did they live happily ever after and have lots of books? 

A: Read Le Cœur synthétique (Seuil, 2020)

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Public cible : écrivain.e.s, agent.e.s littéraires et lecteur.ice.s recherchant un roman écrit par une personne ayant un bon sens de l’humour au sujet de la vie d’auteur.e, des tournées ratées, des signatures mortifiantes, et autres déboires professionnels.  Ce court roman de Chloé Delaume pourrait aussi attirer les femmes hétéros, célibataires ou pas, ou bis, ou lesbiennes, ou asexuelles (et probablement féministes), de plus de quarante ans, ou moins.  Personnes heureuses s’abstenir  

Adélaïde, une hétérosexuelle de 46 ans qui vient de rompre avec son ami, cherche un nouvel amant.  Elle compare ses chances avec celles de ses amies : Clotilde (« le fait d’être bisexuelle ne multiplie pas ses chances, le fait d’être bisexuelle insécurise tout le monde ») ; Hermeline, 31 ans, qui « s’est égarée durant trois ans dans une relation très toxique avec une spécialiste de Monique Wittig » ; Bérangère qui « occupe ses week-ends en les peuplant de rendez-vous Tinder » ; et puis Judith qui « traverse une crise de couple ». 

Adélaïde travaille comme attachée de presse dans une maison d’édition en difficulté.  L’une de ses clientes est une amie, Clotilde, auteure d’œuvres de plus en plus expérimentales et qui est en train d’écrire un manifeste féministe dont le titre provisoire est : Bois mes règles – « l’éditeur hésite ».  Le Cœur synthétique est un roman désopilant et joyeusement acerbe sur l’échec sentimental et professionnel, avec pour point positif un personnage très attachant, Perdition (successeur de Xanax), le chat d’Adelaïde. 

Une écriture intelligente d’une libre-penseuse sur la situation difficile dans laquelle peuvent se retrouver des femmes seules ayant dépassé la quarantaine, et sur les diverses attitudes du monde littéraire au sujet de l’opposition écriture commerciale versus expérimentale. 

Q : Et croyez-vous qu’ils vécurent heureux et eurent beaucoup de livres ?  

R : Lisez Le Cœur synthétique (Seuil, 2020)

This book makes me think of:

Mortification: Writers’ Stories of their Public Shame (Harper Perennial, 2004) Robin Robertson

      Le Cœur synthétique de Chloé Delaume - 1 - Reader : Mia Farlane
      Le Cœur synthétique de Chloé Delaume - 2 - Reader : Mia Farlane
      Le Cœur synthétique de Chloé Delaume - 3 - Reader : Mia Farlane
      Le Cœur synthétique de Chloé Delaume - 4 - Reader : Mia Farlane

 

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Lou Camino : MURMURES D’AILLEURS : Je n’irai pas à Buenos Aires (LES 4 SAISONS Éditions, 2020)

MURMURES D’AILLEURS : Je n’irai pas à Buenos Aires
(LES 4 SAISONS Éditions, 2020)
Lou Camino 

A photo-narrative of Aotearoa and Paris, during the pandemic. 

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I read this photo-narrative in London’s autumnal sun during that in-between period just after complete lockdown.  Photographer Lou Camino, a ‘self-proclaimed optimist’ created WHISPERS FROM ELSEWHERE : I won’t go to Buenos Aires just before and then during the first twenty-seven days of lockdown in Te Whanganui-a-Tara / Wellington in Aotearoa / New Zealand and during the last eighteen days of (the first) lockdown in Paris.  Two lockdowns that made a stop-over in Buenos Aires planned for the return trip to Paris impossible.  

In WHISPERS FROM ELSEWHERE, Lou Camino tells of fortuitous encounters and amusing cultural misunderstandings – including the story of the ‘kiwis’ not to be confused with ‘Kiwis’ , a comedy sketch you could see in the New Zealand comedy series Flight of the Conchords.  She shares her stream of consciousness thoughts – with mini thematic, informative detours, observations made during her prolonged stay in Aotearoa and her return to Paris. 

The text is studded with stunning photos – some of my favourite images are : Mount Vic Tunnel ; the photo taken on board the Ferry that links Te Whanganui-a-Tara in the North Island with Waitohi / Picton in the South Island; and the photo of Delux Café in Wellington, where you can savour homemade cakes and sandwiches.    

The photo of Cape Rēinga (p. 111) made me think of the moving bilingual docudrama (in te reo Māori and English) Māui’s Hook, directed by Paora Joseph, who accompanies five whānau (families) bereaved by suicide on a hīkoi (journey) towards Cape Rēinga : « the most northern point of the North Island […] the place where the soul of the dead cross over to join the beyond » (MURMURES D’AILLEURS / WHISPERS FROM ELSWHERE, p. 110).

The chapter nearing the end (Jour 16), where Lou Camino writes about « two incredible gestures of generosity and solidarity, initiated by groups of people » in Ireland and Taiwan made me think of the UK magazine Positive News, which only publishes journalistic articles about ‘good things that are happening’ : a magazine where I could easily imagine an interview with the optimist Lou Camino.  

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Māui’s Hook (2018) Trailer
The new film by Māori psychologist and filmmaker Paora Joseph (Tātarakihi: Children of Parihaka) invites open discussion of suicide through the brave testimony of five grieving families travelling to Cape Reinga.

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MURMURES D’AILLEURS : Je n’irai pas à Buenos Aires
(LES 4 SAISONS Éditions, 2020)
Lou Camino

Un récit-imagé – d’Aotearoa et de Paris, en pleine pandémie. 

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J’ai lu ce récit-photo au soleil automnal de Londres pendant la période floue de l’après-confinement.  La photographe Lou Camino, ‘une optimiste autoproclamée’ a créé MURMURES D’AILLEURS : Je n’irai pas à Buenos Aires juste avant et puis pendant les premiers vingt-sept jours de ‘lockdown’ (‘confinement’) à Te Whanganui a Tara / Wellington en Aotearoa / Nouvelle-Zélande et pendant les derniers dix-huit jours du premier confinement à Paris.  Deux confinements qui ont rendu impossible une escale à Buenos Aires prévue lors du voyage de retour à Paris.

Dans MURMURES D’AILLEURS, Lou Camino raconte des rencontres fortuites, des malentendus culturels amusants – dont l’histoire des kiwis à ne pas confondre avec des … Kiwis, un sketch qu’on imaginerait bien dans la série humoristique néo-zélandaise Flight of the Conchords (une sitcom sur deux Néo-Zélandais basés à New York qui prennent tout au pied de la lettre).  Elle partage ses pensées au fil de la plume – avec de petits détours thématiques instructifs, des observations faites pendant son séjour prolongé en Aotearoa et son retour à Paris. 

Le texte est ponctué de belles photos – quelques-unes de mes images favorites sont : celle de Mount Vic Tunnel ; celle prise à bord du Ferry qui fait l’aller-retour entre Te Whanganui-a-Tara dans l’Île du Nord et Waitohi / Picton dans l’Île du Sud ; et puis la photo de Delux Café à Wellington, où l’on peut se régaler de petits gâteaux et de sandwichs faits maison.   

La photo de Cape Rēinga (p. 111) m’a rappelé l’émouvant docudrame bilingue (en langue Māori et en anglais) Māui’s Hook, réalisé par Paora Joseph, qui accompagne un hīkoi (‘un voyage’) de cinq whānau (familles), endeuillées par le suicide d’un proche, vers Cape Rēinga : « le point le plus au nord de l’Île du Nord […] le lieu de passage des âmes des morts pour rejoindre l’au-delà » (MURMURES D’AILLEURS, p. 110).

Le chapitre vers la fin (Jour 16), où Lou Camino raconte « deux gestes incroyables de générosités et de solidarité, initiés par des groupes de personnes » en Irlande et en Taïwan m’a fait penser au magazine Positive News, qui ne publie que des articles de journalisme sur les « bonnes choses qui arrivent » : un magazine où l’on verrait bien une interview de l’optimiste photographe Lou Camino.        

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France Gall – Résiste
Résiste est une chanson interprétée par France Gall, paroles et musique de Michel Berger, sortie en single en 1981

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Murmures d’ailleurs Lou Camino 1 – Reader : Mia Farlane
Murmures d’ailleurs Lou Camino 2 – Reader : Mia Farlane
Murmures d’ailleurs Lou Camino 3 – Reader : Mia Farlane
Murmures d’ailleurs Lou Camino 4 – Reader : Mia Farlane
Murmures d’ailleurs Lou Camino 5 – Reader : Mia Farlane

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Marie-Jo Bonnet : La maternité symbolique Être mère autrement (Albin Michel, 2020)

La maternité symbolique:
ce formidable processus de mise au monde de soi et de l’autre

Marie-Jo Bonnet  La maternité symbolique:

This incredible process of giving birth to oneself and the other

 

Aside from the crystal-clear title – Symbolic motherhood : Another Way of Being a Mother – note first the dedication: ‘To all my mothers’ , followed by a list of women of significant importance in the author Marie-Jo Bonnet’s life : her biological mother, her grandmothers (maternal and paternal), her ‘first extra-familial mother’, and Charlotte Calmis, her spiritual mother; then, last of all, ‘to all the women artists, writers, mystics, philosophers, psychoanalysts, and militants, who helped [her] to grow’.

All these women named above figure in this book, with a special place reserved to the ecofeminist Françoise d’Eaubonne, and to the poet, painter and spiritual mother Charlotte Calmis – whose poetry collection Gaïa et autres poèmes is due on 7 October from Interstices Éditions.

In La maternité symbolique, Marie-Jo Bonnet questions compulsory motherhood, denounces the baby-making business – be it by (GPA) ‘gestational surrogacy’ or by (PMA) ‘medially assisted procreation’.  She deconstructs the patriarchal conceptual cladding (as well as Antoinette Fouque’s pathological ones) plastered over maternity/motherhood, and criticises the ‘Ubuesque laws’ around GPA (‘gestational surrogacy’ – more precisely, ‘surrogate motherhood) and PMA : two acronyms that lead, what’s more, to the invisibilising of the word ‘mother’ – which amounts to ‘matricide’. 

Marie-Jo Bonnet also writes about her relationship with her mother, her beginnings in the women’s movement, her involvement with les Gouines Rouges (‘The Red Dykes’), her transformative friendship with Charlotte Calmis, and her trip to New York, where she stayed with Joan Nestle and Deborah Edel, co-founders of the Lesbian Herstory Archives.  

It is sadly fitting that a chapter nearing the end is dedicated to the tragic Notre-Dame fire.  The word ‘mother’ (from the Latin ‘mater’, from ‘mâ’, ‘to make /construct’) is linked to the word ‘materia’, meaning ‘wood’.  I am grateful for the strength of hope that may be found in this book – I’ll leave you to find the ‘deux arbres’/ two trees.    

La maternité symbolique : être mère autrement, by renowned historian and grassroots lesbian feminist Marie-Jo Bonnet, is to be placed alongside crucial feminist texts such as Christine de Pisan’s La cité des dames or the Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne by Olympe de Gouges.  One of the most prolific contemporary French feminist writers there is, Marie-Jo Bonnet is our ‘historian mother’, you might say.  In short : essential reading.

Here is a (non-exhaustive) list of people who figure in La maternité symbolique:

Charlotte Calmis ; Françoise d’Eaubonne, Éliette Abécassis, Monique Wittig, Simone de Beauvoir, Madame Guyon, Fénelon, Mirra Alfassa, Djuna Barnes, Natalie Barney, Joan Nestle, Deborah Edel, Michèle Causse, Gloria Steinem, Phénarète / Φαιναρέτη, Flora Tristan, Marija Gimbutas, Niki de Saint Phalle, Frida Kahlo, Ana Mendieta, Maud Séjournant

 

Other books by Marie-Jo Bonnet

Mon MLF (Albin Michel, 2018)

Simone de Beauvoir et les femmes (Albin Michel, 2015)

Adieu les rebelles (Café Voltaire, 2014)

Qu’est-ce qu’une femme désire quand elle désire une femme ? (Odile Jacob, 2004)

Les Relations amoureuses entre les femmes (Odile Jacob, 1995, 2001)

(and the list continues …)

 

Marie-Jo Bonnet – La maternité symbolique :

ce formidable processus de mise au monde de soi et de l’autre 

 

A part le titre on ne peut plus clair – La maternité symbolique : Être mère autrement – on peut noter d’abord la dédicace « À toutes mes mères »,  suivie d’une liste de femmes significatives dans la vie de l’auteure Marie-Jo Bonnet : sa mère biologique, ses grands-mères (maternelle et paternelle), sa « première mère extra-familiale », et Charlotte Calmis, sa mère spirituelle ; puis, pour finir, à « toutes les artistes, écrivaines, mystiques, philosophes, psychanalystes, militantes, qui [l]’ont aidée à grandir ».

Toutes ces femmes figurent dans ce livre, avec une place importante réservée à l’écoféministe Françoise d’Eaubonne, et à la poétesse, peintre et mère spirituelle Charlotte Calmis – dont le recueil de poèmes Gaïa et autres poèmes sort le 7 octobre chez Interstices Éditions.

Dans La maternité symbolique, Marie-Jo Bonnet remet en cause la maternité obligatoire, dénonce le marché de la maternité par la ‘gestation pour autrui’ (GPA) et de la ‘procréation médicalement assistée’ (PMA).  Elle déconstruit le bardage conceptuel patriarcal (et celui pathologique d’Antoinette Fouque) collé à la maternité, et critique les lois « ubuesques » relatives à la GPA (plus précisément « maternité de substitution ») et à la PMA : deux sigles qui mènent, d’ailleurs, à l’occultation du mot « mère » – ce qui revient au « matricide ». 

Marie-Jo Bonnet raconte aussi sa relation avec sa mère, ses débuts au MLF, sa participation aux Gouines Rouges, son amitié transformative avec Charlotte Calmis, et son voyage à New York où elle est hébergée chez Joan Nestle et Deborah Edel, les co-fondatrices des Lesbian Herstory Archives.  

Il est tristement seyant qu’un chapitre vers la fin soit dédié au tragique incendie de Notre-Dame de Paris.  Le mot « mère » (du latin « mater », de la racine « mâ », faire, construire) est lié au mot « materia », qui veut dire bois.  Je suis reconnaissante pour la force d’espoir qu’on retrouve dans ce livre – je vous laisse trouver les « deux arbres ».    

La maternité symbolique : être mère autrement de Marie-Jo Bonnet, historienne de renom et ‘lesbienne féministe de terrain’, est à placer aux côtés des textes cruciaux du féminisme, telles que La cité des dames de Christine de Pisan ou la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d’Olympe de Gouges.  L’une des écrivaines féministes contemporaines les plus prolifiques qui soit, Marie-Jo Bonnet, c’est notre « mère historienne », pourrait-on dire.  Bref : incontournable.

 

Voici une liste (non-exhaustive) de personnes qui figurent dans La maternité symbolique:

Charlotte Calmis ; Françoise d’Eaubonne, Éliette Abécassis, Monique Wittig, Simone de Beauvoir, Madame Guyon, Fénelon, Mirra Alfassa, Djuna Barnes, Natalie Barney, Joan Nestle, Deborah Edel, Michèle Causse, Gloria Steinem, Phénarète / Φαιναρέτη, Gertrude Stein, Flora Tristan, Marija Gimbutas, Niki de Saint Phalle, Frida Kahlo, Ana Mendieta, Maud Séjournant

Regardez: Marie-Jo Bonnet : « Le féminisme est un combat collectif »



Other books by Marie-Jo Bonnet

Mon MLF (Albin Michel, 2018)

Simone de Beauvoir et les femmes (Albin Michel, 2015)

Adieu les rebelles (Café Voltaire, 2014)

Qu’est-ce qu’une femme désire quand elle désire une femme ? (Odile Jacob, 2004)

Les Relations amoureuses entre les femmes (Odile Jacob, 1995, 2001)

(et la liste continue …)


Edited by Marie-Jo Bonnet:

Gaïa et autres poèmes (Interstices Éditions, 2020)

 

 

      La maternité symbolique Marie-Jo Bonnet 1 - Reader: Mia Farlane
      La maternité symbolique Marie-Jo Bonnet 2 - Reader: Mia Farlane
      La maternité symbolique Marie-Jo Bonnet 3 - Reader: Mia Farlane
      La maternité symbolique Marie-Jo Bonnet 4 - Reader: Mia Farlane
      La maternité symbolique Marie-Jo Bonnet 5 - Reader: Mia Farlane
      La maternité symbolique Marie-Jo Bonnet 6 - Reader: Mia Farlane

N.B:
Charlotte Calmis : Gaïa et autres poèmes
sort le 7 octobre chez Interstices Éditions.

 

 

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