Gilles Paris : Un baiser qui palpite là, comme une petite bête (Gallimard Jeunesse, 2021)

Un baiser qui palpite là, comme une petite bête (Gallimard Jeunesse, 2021) Gilles Paris

Gilles Paris has written ten books, including the bestseller My Life as a Courgette and Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail.  His nineth book, Un baiser qui palpite là, comme une petite bête, is a Young Adult multi-voice novel that should, I think – because of its subject matter – be of interest to many adult readers. 

The novel begins with a teenage girl’s suicide, which will lead to some young people at her school reassessing their behaviour and attitudes.  Un baiser qui palpite là, comme une petite bête is about shame and the terrible consequences of mass judgementalism – a timeless phenomenon made worse by social media. 

The title – ‘A kiss that quivers there, like a tiny creature’ – is taken from the famous poem ‘Roman’ by Rimbaud, the one that begins ‘You’re not serious when you’re seventeen’.  So: #sex and #drugs and #music (an audio version of this book might include a playlist of the music that the characters listen to). But also #books (including J. D. Salinger’s The Catcher in the Rye); the two main characters Tom and his twin sister Emma are both big readers.

It’s a beautifully framed novel.  When I got to the very satisfying end of this moving book, I understood why the first chapter had to be as it is: powerful and uncompromising. 

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Gilles Paris a écrit dix livres, dont le bestseller Autobiographie d’une courgette et Certains cœurs lâchent pour trois fois rien.   Un baiser qui palpite là, comme une petite bête est un roman choral jeune adulte qui devrait, je crois – par son sujet – intéresser nombreux/ses lecteurs/rices adultes.

Le roman commence par le suicide d’une jeune fille, un évènement qui mènera à une mise en cause par certains jeunes à son lycée.  Les deux thèmes principaux de ce roman sont ‘la honte’ et l’esprit de jugement en masse : des problèmes de tous les temps – exacerbés par les réseaux sociaux. 

Le titre – ‘Un baiser qui palpite là, comme une petite bête’ – vient du célébrissime poème ‘Roman’ de Rimbaud, celui qui commence par ‘On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans’.  Alors : #sexe et #drogue et #musique (une version audio pourrait inclure la playlist des musiques qu’écoutent les personnages) – mais aussi #livres (y compris L’Attrape-cœurs de Salinger) ; les deux personnages principaux, Tom et sa jumelle Emma, sont tous les deux de gros lecteurs.

Les premiers et derniers chapitres sont comme un cadre pour ce roman ;  lorsque je suis arrivée à la fin de ce livre très émouvant, j’ai compris pourquoi le premier chapitre devait être aussi fort et sans compromis.   

Gilles Paris : Certains cœurs lâchent pour trois fois rien : de l’ombre vers la lumière (Flammarion, 2021)

Certains cœurs lâchent pour trois fois rien :
de l’ombre vers la lumière

(Flammarion, 2021)
Gilles Paris



Written by the author of the bestselling My Life as a Courgette, Gilles Paris, Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail will be of as much interest to writers and people working (like the author) in publishing, as it will be to people who suffer from depression. 

Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail – something a doctor said to Gilles Paris after one of his suicide attempts – is a very honest book about mental health recovery.  It therefore offers hope to those who have suicidal ideation, and insight to those closest to them. 

Gilles Paris tells of the importance of kindness and empathy in the recovery process.  How exercise helped him.  And music and writing and magic.  The last chapiter of Next to Nothing Can Cause Some Hearts to Fail is a list of ‘Likes’, including: ‘waffles from Meert’, ‘reading’, ‘the word “kindness”’ – and ‘writing’, ‘writing’ and ‘writing’. 

 



Écrit par l’auteur du bestseller Autobiographie d’une courgette, Gilles Paris, Certains cœurs lâchent pour trois fois rien intéressera autant les écrivain.e.s et les personnes du monde de l’édition que celles et ceux qui souffrent de dépression. 

Certains cœurs lâchent pour trois fois rien – quelque chose qu’un médecin a dit à Gilles Paris après une de ses tentatives de suicide – est un livre très honnête sur le rétablissement de la santé mentale.  Il offre donc de l’espoir aux personnes ayant des idées suicidaires et des éclaircissements à leurs proches.

Dans ce livre, Gilles Paris parle de l’importance de la bienveillance et de l’empathie dans le chemin vers le rétablissement.  Et des bénéfices de l’exercice.   Et de la musique et de l’écriture et de la magie.  Le dernier chapitre de Certains cœurs lâchent pour trois fois rien est une liste de “j’aime”, dont: « les gaufres de chez Meert », « lire », « le mot ‘bienveillant’ » – et « écrire », « écrire » et «écrire ».

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Watch a trailer of the film My Life as a Courgette (2016)

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Regardez :  Rencontre avec Gilles Paris – Un endroit où aller

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      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -1 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -2 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien -3 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 4 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 5 - Reader : Mia Farlane
      Gilles Paris: Certains cœurs lâchent pour trois fois rien - 6 - Reader : Mia Farlane

 

Katia Chapoutier : La vie après le suicide d’un proche: témoignages d’espoir (Le Passeur, 2018)


Katia Chapoutier
La vie après le suicide d’un proche: témoignages d’espoir 
(Le Passeur, 2018)
282 pages


As Tuesday the 10th of September is World Suicide Prevention Day, I’ve chosen La vie après le suicide d’un proche: témoignages d’espoir (‘Life after the Suicide of Someone Close to You: Stories of Hope’) edited – with great care and emotional intelligence – by Katia Chapoutier, a journalist and ‘suicide survivor’ – i.e. a person bereaved by suicide.  I discovered this book in January 2018, thanks to ‘Le monde en face’, a television programme on France 5.  La vie après le suicide d’un proche is made up of several chapters written by suicide survivors, as well as a few by mental health specialists, such as Christophe Fauré and Monique Séguin .  There need to be more books in English where you hear from people bereaved by suicide, so I do hope this book will be translated soon. 

P.S. Two books for English Readers:  

Why Suicide? Questions and Answers about Suicide, Suicide Prevention, and Coping with the Suicide of Someone You Know (HarperTen, 2010) by Eric Marcus
Available on e-reader, kind, helpful, short chapters, not over-theoretical, written by someone bereaved by suicide.

Myths about Suicide (Havard University Press, 2010) by Thomas Joiner

Facts and Figures in brief – provided by IASP for World Suicide Prevention Day:


Puisque le mardi 10 septembre est la Journée mondiale de prévention du suicide, j’ai choisi : La vie après le suicide d’un proche: témoignages d’espoir, édité – avec beaucoup de soins et une forte intelligence émotionnelle – par Katia Chapoutier, journaliste et endeuillée par un suicide.  J’ai découvert ce livre en janvier 2018, grâce à l’émission ‘Le monde en face’ (France 5) animée par Marina Carrère d’EncausseLa vie après le suicide d’un proche contient plusieurs témoignages de personnes endeuillées par le suicide d’un proche, et quelques chapitres écrits par des spécialistes de la santé mentale, comme Christophe Fauré et Monique Séguin.  Je ne connais pas beaucoup de livres où on entend principalement de personnes touchés par le suicide d’un proche, alors je suis reconnaissante d’avoir repéré ce livre.  J’espère fortement que La vie après le suicide d’un proche livre va être traduit en anglais.

Europe 1 : Marina Carrère d’Encausse et Katia Chapoutier répondent aux questions de Philippe Vandel

Pascale Kramer: Une Famille (Flammarion, 2018)

Une famille

Pascale Kramer

Flammarion, 2018

In this novel, Une famille by Pascale Kramer, you hear, exclusively and successively, from family members affected by a relative’s alcoholism.  The primary focus is on a family whose attention revolves around one family member, Romain, the alcoholic – who in this narrative has no voice but is everyone’s obsession.  And it is this particular focus – the clue is in the title: A Family (not: ‘An Alcoholic’) – that, paradoxically, gives the book all its power: you get to hear from people who are powerless over a person who is powerless over alcohol.   This multiple subjective point of view, where each person expresses themselves one after another, and couched in a simple structure – the same night before the birth of a baby girl and following day, as experienced by each family member: the father-in-law, sisters, brother, and mother – is, I feel, perfectly chosen for the book’s theme: the family disease of alcoholism.  Secrets are in this way revealed, as the uncensored thoughts and opinions of each flawed (and traumatised) character are given voice.

If you are affected by someone else’s drinking, see: Al-Anon
(‘Al-Anon Family Groups are for the families & friends of alcoholics who share their experience, strength, & hope in order to solve their common problems.’)

Dans ce roman, Une famille par Pascale Kramer, la parole est donnée exclusivement et successivement aux membres d’une famille affectée par l’alcoolisme de l’un d’entre eux.  Le sujet principal est une famille dont l’attention tourne autour d’un de ses membres : Romain, un trentenaire malade alcoolique – sans voix dans ce récit mais toutefois l’obsession de tous.  Et c’est ce focus particulier dont l’indice est dans le titre (Une famille et non pas Un alcoolique) qui, paradoxalement, donne au livre toute sa force : l’auteur nous donne à entendre les témoignages de gens impuissants devant une personne elle-même impuissante devant l’alcool.  Ce point de vue subjectif, multiple, où chacun s’exprime à tour de rôle, articulé dans une structure simple – la veille de la naissance d’une enfant et le lendemain, tels qu’ils sont vécus par chaque membre de la famille : le beau-père, les sœurs, le frère et la mère – est, me semble-t-il, parfaitement choisi pour le thème principal du livre : la maladie familiale de l’alcoolisme.  Les secrets sont ainsi dévoilés au fur et à mesure que les les non-dits de chaque personnage imparfait (et traumatisé surtout) se font entendre.

Si vous êtes affecté/e par l’alcoolisme d’un proche : Al-Anon
(‘Les membres Al-Anon sont des personnes qui ont été affectées par la consommation d’alcool d’une autre personne.’)

Un an auprès des Alcooliques Anonymes
Le mouvement des Alcooliques Anonymes fête cette année ses 60 ans d’existence en France. A l’occasion de cet anniversaire, Interception vous emmène au coeur de leurs réunions. Témoignages rares, bruts, sans filtre.

Dimanche 18 octobre 2020
par Philippe Bardonnaud , Vanessa Descouraux , Géraldine Hallot

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Violaine Huisman: FUGITIVE PARCE QUE REINE – Gallimard, 2018


Violaine Huisman
Fugitive parce que reine
Gallimard, 2018

256 pages

prix Françoise-Sagan 2018
prix Marie-Claire du roman féminin 2018)
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Update March 2022:
The Book of Mother (Virago Press), translation by Leslie Camhi, is longlisted for the International Booker Prize
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In Fugitive parce que reine (the title comes from a line in Proust’s Albertine disparue), Violaine Huisman writes about what she knows but has also to imagine, ‘the character of the woman behind [her] mother’ (La Grande Librairie, May 2018): Catherine Cremnitz, a beautiful and determined woman, diagnosed in her forties as ‘manic-depressive’, who avoided traffic jams by driving on the footpath, got great pleasure, satisfaction and some not inexpensive clothes from occasional shoplifting; a person of extremes, uninterested in social norms, and who believed in thinking for yourself and not following the crowd.  I especially loved the tour de force Nadia Comaneci dialogue of extreme emotional swings (see, for example, page 195).  Huisman tells the story of this much adored woman, who died by suicide in 2009, ‘to give her back her humanity’ (FPR, p. 100).  This book is of course threaded with pain, but it is also lit with irreverent humour, and above all love.


Ps: good news
: Fugitive parce que reine will soon be available in translation – in English, German, Dutch, Italian and Spanish.

October 2021 UPDATE / it’s due from Virago 7 October 2021:
THE BOOK OF MOTHER by Violaine Huisman,
translated by Leslie Camhil
Virago Books

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Update March 2022:
The Book of Mother (Virago Press), translation by Leslie Camhi, is longlisted for the International Booker Prize

Congratulations, Leslie Camhi: @CamhiLeslie

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Dans Fugitive parce que reine (la phrase est tirée d’Albertine disparue) Violaine Huisman évoque ce qu’elle connaît mais aussi ce qu’elle doit imaginer, du ‘personnage de la femme derrière [sa] mère’ (La Grande Librairie, 17 mai 2018) : Catherine Cremnitz, une femme belle et déterminée, diagnostiquée ‘maniaco-dépressive’ dans sa quarantaine, qui, kleptomane occasionnelle, trouvait son bonheur dans des magasins de vêtements haut de gamme et conduisait en montant sur les trottoirs pour éviter les embouteillages ; un être aux extrêmes, qui s’intéressait peu aux normes sociales restrictives, pour qui la liberté de penser pour soi et d’agir comme on voudrait primait en tout.  J’ai surtout aimé le dialogue, véritable tour de force à la Nadia Comaneci, alternant une succession rapide d’émotions contrastées.  Huisman imagine la vie de cette personne tant adorée, qui s’est donnée la mort en 2009, ‘pour lui rendre son humanité’ (FPR, page 100).  Autant ce roman est tissé de douleur, autant il l’est – et même davantage peut-être – d’humour irrévérencieux et d’amour surtout.


Ps
en documentaire / non-fiction: ‘La vie après le suicide d’un proche France 5’ – réalisatrice, Katia Chapoutier ; et, de Katia Chapoutier : La vie après le suicide d’un proche: témoignages d’espoir (Le Passeur, 2018)

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Adélaïde Bon : LA PETITE FILLE SUR LA BANQUISE – Grasset, 2018

Adélaïde Bon
La petite fille sur la banquise
(Grasset, 2018)
256 pages

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(La petite fille sur la banquise  has since been translated into English by Ruth Diver: The Little Girl on the Ice Floe – Quercus Books)

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It was helpful for me to read Adélaïde Bon’s La petite fille sur la banquise in French rather than English, because it was a hard book to read: the BNF catalogue’s subject field for La petite fille sur la banquise begins with ‘Enfants victimes d’abus sexuels’ and ends with ‘récits personnels’.  But this is not a misery memoir.  I would classify it as an autobiographical novel, and add the subjects ‘mental health’, ‘recovery’, ‘healing’ and – crucially – ‘writing’.  Because, like Violette Leduc’s autobiographical novel The Bastard, La petite fille sur la banquise is about becoming a writer.  It is a brave and generous book about how (to quote from Penelope Lively’s Booker Prize-winning novel, Moon Tiger) ‘language tethers us to the world’.  Upon receiving news from the prosecuting authorities that the attack on her as a child has been officially corrected to ‘rape’, she writes: ‘viol. Quatre lettres et dedans, mon billet retour pour la terre natale.’ (p148: ‘rape. Four letters and inside, my return ticket to earth.’)  I loved the vulnerable strength at the core of this writing; I loved the author’s hypersensitive precision around language; the seamless flow between the use of ‘je’ and ‘elle’; and the powerful metaphor of the medusas.  As for the epilogue: frameable.  With complete respect, Adélaïde Bon, thank you.

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You can find La petite fille sur la banquise translated into English by Ruth Diver The Little Girl on the Ice Floe (Quercus Books) here.

If you like this book, you might like: Hannah Gadsby’s show Nanette.

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Cela m’a aidé de lire La petite fille sur la banquise d’Adélaïde Bon en français plutôt qu’en anglais, parce que c’était un livre difficile à lire.  Dans la notice bibliographique du catalogue de la BNF, le champ de sujet commence par ‘enfants victimes d’abus sexuel’ et finit par ‘récits personnels’.  Mais ce n’est pas vraiment ce qu’on appelle en anglais un ‘misery memoir’ (mémoire de misère).  Je dirais plutôt que c’est un roman autobiographique, et j’ajouterais aux sujets : ‘santé mentale’, ‘rétablissement’ ‘guérison’ et – crucialement – ‘écriture’.  Car, comme le roman autobiographique de Violette Leduc La Bâtarde, La petite fille sur la banquise raconte le trajet pour devenir écrivain.  C’est un livre courageux et généreux sur comment (la citation est du roman Moon Tiger de Penelope Lively) ‘le langage nous amarre au monde’.  En apprenant que l’agression qu’elle a subie enfant a été officiellement requalifiée par le parquet judiciaire comme étant un viol, elle écrit : ‘viol. Quatre lettres et dedans, mon billet retour pour la terre natale.’ (page 148).  J’ai aimé la force vulnérable au cœur de cette écriture ; j’ai aimé la précision hypersensible de l’auteur au niveau du langage ; la fluidité entre l’emploi du ‘je’ et ‘elle’ ; et la puissante métaphore des ‘méduses’.  Quant à l’épilogue, je le mettrais volontiers sous verre pour l’accrocher au mur. Adélaïde Bon, je vous salue bien bas.

Adelaïde Bon – La petite fille sur la banquise : Lecture par l’auteure accompagnée de Thomas Boffelli (trompette): Lecture musicale du 26 mai 2018 à la Maison de la Poésie